Renault sous la menace d'une action collective

Renault est sous la menace d'une action collective de la part de dizaines de propriétaires de Renault, Nissan, Dacia et Mercedes et victimes de pannes, a annoncé mardi leur avocat.

Les voitures équipées de moteurs (essence) 1.2 TCe, fabriqués par Renault entre octobre 2012 et juin 2016, sont victimes d'une surconsommation d'huile, augmentant et les dépenses d'entretien et la pollution, et parfois d'une casse moteur entre 65.000 et 125.000 kilomètres, a affirmé l'avocat Christophe Lèguevaques lors d'une conférence de presse.

Ce spécialiste des actions collectives tente de rassembler en ligne quelques centaines de clients concernés pour forcer Renault à mieux les indemniser. Une vingtaine s'est inscrite pour le moment, mais près de 4.000 d'entre eux sont déjà en contact via un groupe Facebook.

Renault a confirmé avoir constaté une surconsommation d'huile sur "une faible partie des modèles". "On a fait du cas par cas", a souligné un porte-parole de la marque. "Si les clients ont été scrupuleux sur l'entretien, on a eu une prise en charge totale".

Produits à Valladolid (Espagne) et Sunderland (Royaume-Uni) à 400.000 exemplaires, ces moteurs équipaient toute la gamme de Renault (Clio, Mégane, Kangoo, entre autres) mais aussi des Dacia (Duster, Dokker, Lodgy), le Mercedes Citan ou des Nissan (moteur 1.2 DIG-T pour le Juke, Qashqai 2 et Pulsar). 133.050 véhicules en ont été équipés en France, selon Renault.

"Le voyant moteur de ma Clio IV s'est allumé, perte de puissance subite et la voiture s'est brutalement arrêtée sur l'autoroute", témoigne une automobiliste citée par l'avocat. "L'expertise est toujours en cours. Renault m'oppose un mauvais entretien du véhicule et notamment le non-remplacement des bougies en 2020 à seulement... 18.661 km".

Le groupe automobile "connaît le vice caché de ces moteurs et la dangerosité ainsi engendrée", accuse l'avocat, mais il n'a "procédé à aucun rappel systématique des véhicules concernés pour de tenter de résoudre les problèmes".

"90% des clients qui nous ont adressé des demandes ont bénéficié d'une prise en charge totale ou partielle", a souligné Renault. "Il n'y a pas eu de rappel global car le moteur "n'est pas considéré comme un élément de sécurité".

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait déjà lancé l'alerte en 2019 sur ces moteurs, évoquant 400.000 véhicules concernés en France et d'autres cas signalés ailleurs en Europe.

Dans le détail, maître Lèguevaques compte lancer un référé et obtenir des informations sur ces moteurs de la part de la marque, avant de citer Renault devant un tribunal "avec des éléments suffisants pour montrer que la responsabilité de la marque est engagée".

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