Renault revient en F1 pour "gagner" et "doper ses ventes"

Dix ans après le dernier titre de Fernando Alonso en 2006, Renault a dévoilé mercredi la monoplace RS16 noire et les deux pilotes qui vont permettre à la marque française de faire son retour en Formule 1 en 2016.

"Depuis 1977, Renault a remporté 12 titres mondiaux en F1", a rappelé Carlos Ghosn, le PDG de Renault, lors d'une conférence de presse dans son Technocentre de Guyancourt, près de Paris.

Les deux pilotes titulaires seront le Danois Kevin Magnussen, 23 ans, et le débutant britannique Jolyon Palmer, 25 ans, champion 2014 de GP2. Ces deux novices seront dans le baquet d'une monoplace intégralement noire, sur laquelle Infiniti, la marque haut de gamme de Nissan, est placée en évidence.

 

'Crashgate' de Singapour

Renault était redevenu un simple motoriste, cédant progressivement les parts de son écurie à Lotus, après le scandale du "Crashgate" de Singapour, en 2008, quand Nelson Piquet Jr s'était volontairement jeté dans le rail pour provoquer une neutralisation de la course favorable à Alonso.

Cette stratégie a été couronnée, sportivement, par huit titres mondiaux d'affilée (pilotes et constructeurs) de 2010 à 2013 par Red Bull Racing et Sebastian Vettel. Mais sans les retombées qu'espérait Renault. "Si on ne fait que des moteurs, on investit beaucoup et on obtient peu de retombées", a résumé Carlos Ghosn.

"La raison pour laquelle nous avons décidé de revenir, c'est d'abord le marketing: dans les prochaines années, la croissance de notre groupe se fera dans des pays émergents, comme la Chine, l'Inde et le Brésil, où la F1 est l'un des sports les plus populaires. Nous devons utiliser notre présence en F1 pour doper nos ventes" (de voitures de série), a ajouté le PDG de Renault.

 

Le budget, le talent, les gens

"Nous avons le budget, le talent, les gens. Renault est de retour pour gagner", a affirmé Jérôme Stoll, PDG de Renault Sport Racing, qui chapeautera toutes les activités sportives de la marque au losange.

Quant au partenariat avec Infiniti, l'un des "partenaires fondateurs" de la nouvelle écurie, il permettra aussi de "développer la nouvelle génération de systèmes de récupération d'énergie", avec l'objectif de favoriser "les transferts de technologie vers les voitures de nos clients", a précisé Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport F1.

"On démarre avec un handicap mais on pense qu'on a le talent, la volonté et l'expérience nécessaires pour rattraper notre retard. Nous ne sommes pas là pour participer, mais pour gagner. Chaque fois que nous serons au départ, ce sera pour se battre", a affirmé Carlos Ghosn.

Alain Prost, quadruple champion du monde de F1, était à Guyancourt mercredi. Il reste le conseiller du président Carlos Ghosn pour tout ce qui touche au sport automobile, en plus d'être ambassadeur Renault et co-actionnaire de l'écurie Renault e-DAMS de Formule Electrique.

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