Renault profite du dynamisme de l'Europe, CA+9,4%

Le groupe automobile français Renault a publié jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 9,4% pour le troisième trimestre, à 9,34 milliards d'euros, profitant de la vigueur du marché européen et limitant l'effritement de son activité dans des zones en crise.

Voir le communiqué de presse de Renault

Ce résultat, supérieur aux attentes des analystes - le consensus Bloomberg était à 9,16 milliards -, a été obtenu grâce à une progression de 10,2% de l'activité de la division automobile, soutenue "par les ventes aux partenaires" de la firme au losange, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Renault assemble en effet des véhicules dans ses usines pour ses partenaires Nissan et Daimler, ou encore General Motors pour les utilitaires, en attendant Fiat en 2016.

"Nos relations commerciales avec nos partenaires restent un pilier solide de la croissance de notre activité", contribuant à plus de la moitié (5,2%) de la croissance de la division automobile, a commenté jeudi soir le directeur financier de Renault, Dominique Thormann, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

La progression du chiffre d'affaires total est bien supérieure à la hausse des immatriculations mondiales du groupe, qui n'a été que de 1,2% au troisième trimestre, à 620.525 unités.

Plus de la moitié de ces immatriculations (55%) a été obtenue en Europe occidentale. Il s'agit d'une hausse de 6,5% par rapport à la même période de l'année dernière.

Bémol, le marché européen a quant à lui crû de 9,8% au troisième trimestre. Renault a logiquement perdu des parts de marché, passant de 9,3% à 9%.

Le phénomène est inverse dans la plupart des autres marchés mondiaux, qui ont subi des revers au troisième trimestre, mais où le groupe dirigé par Carlos Ghosn a affirmé avoir plutôt mieux résisté que la moyenne.

 

Succès "exceptionnel" pour le low-cost en Inde

Ainsi de l'Amérique latine, deuxième zone en volume pour l'entreprise, où le marché a reculé de 12,5% en raison de la crise économique au Brésil, et où Renault voit ses ventes se replier de 5,3% à 97.000 unités.

De même dans la région Eurasie, certes tirée à la baisse par l'implosion du marché russe, mais où Renault a réussi à tirer parti du rebond de la Turquie, où il possède un centre de production. Alors que le marché automobile dans cette zone recule globalement de 13,9%, le groupe a vu ses immatriculations baisser de seulement 1,2%.

Très hétérogène, la région Afrique - Moyen-Orient et Inde (72.000 unités, -4,8%) se signale par de forts contrastes: dans une Algérie où le marché est en chute libre après la mise en place de taxes sur les voitures importées, Renault progresse fortement en part relative grâce à son usine locale et obtient 34% de parts de marché.

Et le groupe a revendiqué 50.000 pré-commandes avec versement d'acompte en Inde pour sa nouvelle voiture ultra low-cost Kwid, un résultat "exceptionnel", s'est réjoui jeudi son directeur commercial, Jérôme Stoll.

Enfin, en Asie-Pacifique, Renault a enregistré un recul de 11,2% de ses immatriculations à 27.000 unités. M. Stoll a rappelé que son entreprise allait lancer début 2016 la production de véhicules en Chine, et affirmé ne pas être inquiet du ralentissement récent du premier marché mondial. "A ce niveau, je dirais que nous courons pas de risque, mais (avons) d'énormes opportunités", a-t-il dit.

L'autre division de Renault, le financement des ventes, a réalisé un chiffre d'affaires de 534 millions d'euros au troisième trimestre (-2,2%) baisse justifiée par le repli des taux d'intérêt en Europe malgré une hausse de 15,2% du nombre de nouveaux contrats de financement.

Sur neuf mois, le chiffre d'affaires de Renault a crû de 11,2% par rapport à la même période de 2014, à 31,53 milliards d'euros.

Tout en mettant en garde contre les marchés émergents qui "devraient demeurer adverses et volatiles au quatrième trimestre", Renault a confirmé jeudi ses objectifs pour l'année en cours: "augmenter les immatriculations et le chiffre d'affaires du groupe (à taux de change constants), améliorer la marge opérationnelle du groupe et de l'automobile(et) générer un free cash-flow (trésorerie libre, NDLR) opérationnel de l'automobile positif".

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