Renault: nouveau record à 3,88 millions de ventes en 2018

Le constructeur automobile Renault, dont le PDG est incarcéré au Japon, a établi l'an dernier un nouveau record de ventes, à 3,88 millions de véhicules, grâce au succès de ses modèles à bas coûts qui ont compensé la crise de certains pays émergents.

Renault a vu ses volumes augmenter de 3,2% en 2018 et vise une "légère croissance" de ses ventes mondiales en 2019, "avec une accélération au deuxième semestre" grâce au lancement de nouveaux modèles, dont la nouvelle citadine Clio, sa meilleure vente, selon un communiqué.

La progression globale du groupe français s'explique par la consolidation depuis l'an dernier des ventes d'utilitaires en Chine via une coentreprise avec le constructeur local Brilliance. A périmètre constant, les volumes baisseraient de 1,2%.

Il s'agit de la sixième année consécutive de hausse pour le constructeur au losange qui enregistre désormais plus de la moitié de ses volumes à l'international hors Europe (50,6% des ventes, contre 49,2% en 2017).

La Chine (+200%), grâce aux utilitaires, mais aussi la Russie (+12,8%) et le Brésil (+13,6%), où le groupe dispose de produits adaptés au pouvoir d'achat des automobilistes avec sa gamme à bas coûts, ont permis de compenser le retrait d'Iran, qui a fait perdre environ 60.000 véhicules et l'effondrement du marché turc (-35%).

Sur le marché européen, le groupe est resté quasiment stable (+0,5%) avec une part de marché à 10,9%.

"En Europe, on a tenu une part de marché de haut niveau sans lancement de nouveaux modèles", s'est félicité le directeur commercial Olivier Murguet, lors d'une présentation avec des journalistes. Il a souligné que la nouvelle version de la Clio serait présentée en mars au salon de Genève.

 

Renault devant PSA

Le constructeur, qui a souffert comme d'autres de l'entrée en vigueur d'une nouvelle norme d'homologation européenne des véhicules (WLTP) en septembre le contraignant à retirer provisoirement certains modèles de son catalogue, a assuré que cet effet négatif était terminé.

"Le WLTP est derrière nous", a déclaré M. Murguet, soulignant que les ventes européennes ont finalement été sur l'ensemble de 2018 "à peu près au niveau prévu", malgré un coup de frein sur les quatre derniers mois.

Interrogé sur un éventuel impact de l'affaire Ghosn sur les ventes, M. Murguet n'a pas souhaité commenter. Le PDG de Renault, mis en examen pour abus de confiance et malversations, doit être remplacé dans les prochains jours à la tête du constructeur français.

La pluie de révélations sur des revenus cachés qu'il aurait perçus de la part du partenaire japonais Nissan a suscité de nombreux articles de presse négatifs.

Les chiffres publiés vendredi permettent à Renault de rester tout juste devant son rival français PSA, comme c'est le cas depuis 2016. PSA (Peugeot, Citroën, DS) avait annoncé mardi un record de ventes à 3.877.765 véhicules, grâce à l'intégration de sa filiale allemande Opel/Vauxhall.

Le groupe Renault, avec Dacia, Lada, Samsung Motors, Alpine et les utilitaires chinois vendus sous les marques Jinbei et Huasong, a écoulé 3.884.295 véhicules l'an dernier, soit 6.530 de plus que PSA.

La marque au losange a vu ses volumes baisser de 5,2%, à 2,53 millions d'unités, mais a été portée par ses labels "low cost" Dacia (+7% à plus de 700.000 unités) et Lada (+18,7% à près de 400.000 unités).

Dans des volumes peu significatifs, la filiale coréenne Renault Samsung Motors a baissé de 14,9% à près de 85.000 automobiles. Jinbei et Huasong ont écoulé 165.600 véhicules utilitaires.

La marque Renault se félicite de la hausse de 36,6% de ses ventes de voitures électriques, marché dont elle est une des pionnières, à près de 50.000 unités, grâce à la citadine Zoe et l'utilitaire Kangoo Z.E. Au total, elle revendique le premier rang en Europe sur créneau, devant son partenaire Nissan.

Le groupe souligne aussi la progression de 33,7% de ses ventes mondiales d'utilitaires, à près de 620.000 unités.

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