Renault: les syndicats en attente de "concret", "diagnostic" ou "changement de cap"

Les syndicats de Renault, dont la direction a évoqué vendredi de possibles fermetures d'usines en raison des difficultés financières du groupe, restaient en attente de "concret", d'un "diagnostic" ou d'un "changement de cap".

Le constructeur automobile a annoncé vendredi une perte nette de 141 millions d'euros pour 2019, sa première perte depuis 2009. Il prévoit de présenter un plan de redressement en mai.

Lors d'une réunion du comité central social et économique vendredi, la direction a indiqué que "les équipes travaillaient sur plusieurs hypothèses. A ce jour, il n'y a rien de concret", a déclaré Guillaume Ribeyre, délégué syndical central CFE-CGC, premier syndicat du groupe.

"Le fait qu'il n'y ait rien d'acté est plutôt rassurant. Nous attendrons les semaines et mois à venir, les négociations qui vont arriver. Pour la CFE-CGC, il est certain qu'on ne pourra pas débattre d'un plan triennal important sans parler des activités en France", a-t-il souligné.

A la CFDT (2e syndicat), "on est très mécontent" d'avoir "pris connaissance du sujet" en même temps que la presse, a indiqué Franck Daoût, délégué syndical central.

"Cela fait des mois qu'on demande qu'un diagnostic soit fait sur les usines et l'ingénierie. Nous avons eu des non-réponses depuis juillet. Il y a un problème de défiance qui s'est installé. Les semaines à venir vont être compliquées en termes de dialogue social. Il faudra des explications. Discuter sur des bases de dialogue social pas transparent, ce n'est pas possible. Je m'attends à des réactions assez vives dans les usines", a-t-il dit.

Dans un communiqué, la CGT (3e syndicat) estime qu'"un changement de cap tourné vers une stratégie industrielle et sociale s'impose".

Les pertes essuyées en 2019 "témoignent des dégâts occasionnés par une stratégie financière obsédée par la seule rentabilité à court terme de l'entreprise", ajoute le syndicat, en déplorant qu'"une grande partie de la production française a été délocalisée" et que "l'ingénierie française [est] fortement fragilisée".

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