Renault: les syndicats attendent des précisions sociales

Le plan stratégique 2017-2022 dévoilé vendredi par le constructeur automobile Renault manque de précisions sur le volet social, ont relevé les syndicats interrogés par l'AFP, par ailleurs partagés sur les grands choix de produits futurs.

Les objectifs sont "équilibrés" entre les différentes composantes du groupe qui rassemble Renault, Nissan et Mitsubishi, "c'est plutôt un bon signe", a jugé Bruno Azière de la CFE-CGC, premier syndicat.

Il a dit cependant regretter un "manque d'ambition en Europe", où le constructeur entend simplement "maintenir ses positions", selon lui.

Sur l'emploi il y a "besoin de précision", a-t-il par ailleurs relevé, d'autant que les objectifs de performance sont élevés. "Je n'imagine pas accompagner une telle croissance sans une évolution positive nette" des effectifs, du moins à l'international.

La CGT a également relevé "un objectif de marge opérationnelle très élevée" (plus de 7% à l'horizon 2022), une source d'inquiétude pour le deuxième syndicat.

"Les recettes pour y parvenir sont malheureusement les mêmes" que dans les plans précédents, à savoir des "synergies" synonymes de "suppressions d'emplois", a résumé son délégué central Fabien Gâche, particulièrement "inquiet" pour l'ingénierie.

Le groupe a anticipé vendredi 35.000 embauches pendant la durée du plan, en grande majorité pour remplacer les départs.

La CGT a par ailleurs exprimé de fortes réserves par rapport au développement des véhicules électriques et appelé à "ne pas abandonner" les véhicules diesel trop vite.

Se "focaliser" sur un seul type de moteur "risque d'être dangereux pour l'emploi et pour le groupe", d'autant qu'à l'avenir "des moteurs (diesel) beaucoup plus propres" apparaîtront, a assuré M. Gâche.

La CFDT, troisième syndicat, s'est montrée plus élogieuse à propos d'un plan "ambitieux et raisonnable", qui "valorise l'ingénieur et l'innovation".

"La montée en qualité et en gamme des produits connectés et autonomes demandent une réflexion sur l'organisation du travail en France", a néanmoins prévenu son délégué central, Franck Daoût.

"Les synergies attendues méritent d'être précisées", comme "le volume d'emploi et la qualité de ceux-ci", a-t-il ajouté.

Le syndicat a relevé un "seul bémol" concernant la stratégie: il n'y a "aucune perspective vers les États-Unis, même avec le support de Nissan et Mitsubishi". "C'est une légère déception, mais tout est possible d'ici 2022", a tempéré M. Daoût.

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