Renault: les entrants et les sortants du comité exécutif

Le nouveau Comité Exécutif de Renault a son lot de surprises. Le plus emblématique des trois "sortants" de "l'ère Ghosn": Mouna Sepehri, proche collaboratrice de l'ancien PDG de Renault, quittera à compter du 1er avril le comité exécutif de l'entreprise, profondément modifié pour "répondre aux évolutions majeures de l'industrie automobile", a-t-on appris mercredi auprès de l'entreprise au losange.

Voir aussi ci-dessous le communiqué de Renault

L'avocate franco-iranienne reste salariée de l'entreprise, à une fonction de conseillère spéciale du directeur général Thierry Bolloré, précise Renault.

Mme Sepehri, qui a travaillé pendant des années avec l'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, avant d'oeuvrer aux côtés de M. Ghosn, avait été projetée en pleine lumière à la suite de l'arrestation de l'homme d'affaires libano-franco-brésilien au Japon.

Des documents consultés par l'AFP avaient notamment montré que Mme Sepehri a reçu près de 500.000 euros en quelques années en tant que membre du directoire de l'alliance Renault-Nissan. Elle était la seule dirigeante salariée par la société de droit néerlandais Renault-Nissan BV, selon une source proche du dossier.

Elle est en tout cas l'une des trois "sortantes" de l'équipe de gouvernance en vigueur jusqu'au 1er avril, avec Bruno Ancelin, ancien directeur produits et programmes "qui a décidé de faire valoir ses droits à la retraite" dixit Renault, et Jean-Christophe Kugler, ancien directeur des opérations de la région Europe, qui quitte l'entreprise.

Parmi les nouveaux entrants au sein du comité exécutif, certains n'ont rejoint que récemment Renault, comme François Renard, arrivé en novembre 2018 au poste de directeur du marketing monde, ou François Roger, directeur adjoint puis directeur des ressources humaines du groupe depuis juin 2018.

En outre, Frédéric Vincent, entré chez Renault comme directeur des systèmes d'information en 2016 et chargé de la "transformation digitale" du groupe à compter de janvier 2017, fait lui aussi son entrée au "comex" de Renault, au côté de Laurens van den Acker, le patron du design des automobiles Renault.

Philippe Guérin Boutaud, directeur qualité et satisfaction client, Ali Kassai, directeur produit et programmes et Véronique Sarlat-Depotte, directrice des achats de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et président-directeur général de Alliance Purchasing Organization, complètent la liste de ce nouveau comité exécutif.

 

Grand chamboulement

L'objectif affiché de ce grand chamboulement est "de répondre aux évolutions majeures de l'industrie automobile, d'accélérer la transformation de l'entreprise pour mieux satisfaire les attentes des clients, d'accroître l'efficacité et la profitabilité des opérations", selon un communiqué du groupe.

Par rapport au précédent comité exécutif, qui reste donc en fonction jusqu'à la fin du mois de mars, ils sont quatre à y conserver un fauteuil, outre Thierry Bolloré: Clotilde Delbos, directrice financière du groupe; Jose-Vicente de los-Mozos, directeur des fabrications et de la logistique; Gaspar Gascon-Abellan, directeur adjoint de l'ingénierie Alliance; Olivier Murguet, directeur commerce et régions Groupe.

Le 19 novembre dernier, sur dénonciation de Nissan dont il dirigeait le conseil d'administration, M. Ghosn a été arrêté à son arrivée à Tokyo à bord d'un jet privé. Il a passé ensuite plus de 100 jours en prison.

Sous le coup de trois inculpations pour malversations financières présumées, il a été relâché le 6 mars moyennant le paiement d'une caution de quelque 8 millions d'euros, mais il est sous contrôle judiciaire, avec notamment interdiction de quitter le Japon.

L'annonce du nouveau comité exécutif de Renault intervient au lendemain de celle d'une nouvelle structure de pilotage de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, premier producteur mondial d'automobiles.

Le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard, va prendre la tête de conseil opérationnel. Dans un geste d'apaisement vis-à-vis de Nissan, il a néanmoins renoncé à prendre la présidence du constructeur japonais, dont Renault détient 43,4% du capital.

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