Renault: la CFDT tire un bilan "globalement positif" de l'accord de compétitivité de 2013

Le syndicat CFDT de Renault tire un bilan "globalement positif" de l'accord de compétitivité appliqué depuis 2013 au prix d'un "énorme effort" des salariés mais estime que "côté direction, des engagements restent à honorer", selon un communiqué publié mardi.

Le plan de compétitivité signé en mars 2013 par trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO) court jusqu'à fin 2016. Il engage Renault à maintenir ses usines en France, en échange d'efforts des employés sur le temps de travail et les salaires pour baisser le coût de la main d'oeuvre.

Le groupe, qui vise 8.200 départs non remplacés pendant la période, avait également promis d'embaucher 760 personnes dans la seconde moitié du plan. Il a annoncé en février qu'il réaliserait davantage de recrutements que prévus: 1.000 en 2015.

Deux ans après, l'entreprise a "déjà" obtenu des "résultats très significatifs", se félicite le syndicat. Le bénéfice net du constructeur pour 2014 a plus que triplé, à 1,89 milliard d'euros.

Mais "les changements qui ont permis ce revirement aussi rapide des résultats de l'entreprise étaient revendiqués par ses militants depuis des années", souligne avec "amertume" la CFDT, qui a mis en ligne un dossier de douze pages dressant un bilan de l'accord à mi-parcours.

"Une politique éclairée des dirigeants Renault en France aurait à l'évidence pu préserver les salariés des années très douloureuses et des nombreuses périodes de chômage technique qu'ils ont endurés depuis 2008", regrette le syndicat.

Pour la CFDT, les salariés "se sont formellement acquittés de leur engagement" pris en 2013: "augmentation du temps de travail de 6,5% dans toutes les usines sans compensation financière, "8.260 départs volontaires et donc des pertes de compétences et une forte augmentation de la charge de travail" et enfin "une modération salariale supportée par l'ensemble des salariés".

De l'autre côté, Renault a maintenu les sites et attribué à tous de nouveaux modèles à produire. Mais le syndicat estime que "certains engagements du contrat" sont "en retrait des objectifs initiaux".

La CFDT déplore notamment une dégradation du dialogue social sur les sites, "une instabilité de l'ingénierie pendant deux ans", "perte de temps et d'énergie considérable" et l'"absence de stratégie clairement affichée" pour construire "une véritable relation" avec les autres entreprises de la filière automobile.

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