Renault et Nissan détailleront le 6 février la refonte de leur alliance

Renault et Nissan vont détailler le 6 février la nouvelle organisation de leur alliance, scellée en 1999 mais déstabilisée après la chute de l'ancien patron Carlos Ghosn, ont annoncé les deux groupes jeudi.

Renault, Nissan et leur troisième partenaire Mitsubishi "prévoient de tenir une conférence commune à Londres le lundi 6 février 2023 à 8h30" heure locale, selon un communiqué commun.

Les constructeurs présenteront, "sous réserve de l'approbation préalable de leurs conseils d'administration respectifs", "les accords définissant les nouvelles bases de leur partenariat" dont les grandes lignes ont été dévoilées lundi, précisent les entreprises.

Après des mois de négociations complexes, Renault et Nissan ont décidé que le groupe français allait réduire sa part au capital du constructeur japonais à 15% contre 43,4% actuellement, pour mettre les deux partenaires sur un pied d'égalité.

Il s'agit d'une réorganisation majeure pour cette alliance, qui a connu des périodes fastes, mais aussi de graves crises de confiance. Les tensions, liées au déséquilibre originel de leurs participations croisées, avaient atteint leur paroxysme après la chute spectaculaire de leur grand patron commun Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières, et qui a fui au Liban un an plus tard.

L'alliance était le premier constructeur mondial en 2018 en volume de ventes, mais est arrivé au pied du podium en 2022 derrière Toyota, Volkswagen et Hyundai-Kia.

Renault et Nissan vont désormais chacun détenir 15% du capital de l'autre, "avec une obligation de conservation, ainsi qu'une obligation de plafonnement de leurs participations", selon les constructeurs.

Nissan, lui, détenait déjà 15% de Renault mais était privé des droits de vote de cette participation, une restriction qui va désormais être levée.

Nissan va par ailleurs investir dans Ampere, le futur pôle électrique de son partenaire français. Le montant de cet engagement n'a pas été précisé pour le moment.

Le groupe français ne va pas vendre immédiatement le reste de ses actions Nissan (28,4%) car leur valeur de marché est très inférieure à leur valeur actuellement inscrite dans ses comptes.

Pour éviter des dépréciations massives, Renault va transférer cette tranche dans une structure financière qui permettra aux droits de vote attachés à ces actions d'être "neutralisés" pour la plupart des décisions.

De nouveaux projets opérationnels entre Renault et Nissan sont également prévus en Amérique latine, en Inde et en Europe, selon les deux entreprises.

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