Renault devient n°1 français et n°2 européen !

Renault est devenu en 2016 le premier constructeur automobile français au monde en volume, écoulant 3,18 millions de véhicules dans le monde, un bond de 13,3% obtenu grâce au dynamisme de l'Europe, de l'Iran et de l'Inde.

La publication de ces chiffres "record" intervient dans le contexte de soupçons de tromperie sur les émissions de moteurs diesel en France, affaire que le groupe a dit prendre au "sérieux", sans anticiper de conséquences financières dans l'immédiat.

Renault a surclassé de justesse son rival français PSA, qui a indiqué avoir écoulé 3,15 millions de voitures particulières et utilitaires légers l'année dernière.

"Nous progressons en part de marché sur chacune de nos régions", s'est réjoui le directeur commercial du groupe, Thierry Koskas, lors d'une conférence de presse au siège social de l'entreprise à Boulogne-Billancourt (sud-ouest de Paris).

Le groupe dirigé par Carlos Ghosn et qui englobe les marques Renault, Dacia et Samsung Motors, a une nouvelle fois bénéficié de la reprise du marché européen après la crise de 2008-2013, ses ventes y augmentant de 11,8% à 1,8 million d'unités, mieux que la tendance générale de +7%.

En 2016, le groupe, engagé dans un effort de mondialisation, est toutefois devenu légèrement moins dépendant du Vieux Continent: il y a réalisé 56,7% de ses ventes (dont 20% en France) contre 57,6% en 2015.

Cette tendance s'explique en particulier par l'explosion de marchés émergents dans la zone "Afrique, Moyen-Orient et Inde". Dans ce dernier pays, les ventes ont augmenté de 145,6% à 132.000 unités, surtout grâce au "large succès" de la petite Kwid écoulée à 105.000 exemplaires, selon M. Koskas.

En Iran, où Renault a pu relancer sa production à la faveur de la levée de sanctions internationales, le groupe s'est targué d'une hausse des ventes de 110,7% à 108.000 unités.

Conséquence, la zone "Afrique, Moyen-Orient et Inde" a vu les ventes du groupe bondir de 36,4% et a conforté sa place de deuxième région commerciale pour Renault, après l'Europe.

 

Optimisme pour 2017

L'Eurasie, qui inclut la Russie (-2,1%) mais aussi la Turquie (+4,4%), a progressé de 2,3% à 364.000 unités, tandis que la région "Amériques" s'est contentée d'une petite hausse de 0,1% des ventes.

Renault affirme résister aux "difficultés économiques" de plusieurs pays dans cette zone puisque le marché automobile total y a chuté de 4,1% l'année dernière.

Plus confidentielle en volume, la région Asie-Pacifique n'en est pas moins dynamique pour Renault: +34,5% à 167.000 unités, dont 35.000 en Chine (+50,8%).

Le groupe est parti de très bas dans ce pays, premier marché mondial, puisqu'il y a inauguré sa première usine il y a un an pour y produire des 4x4 urbains.

Côté perspectives, Renault a dit anticiper en 2017 "une progression de ses ventes et parts de marché en Europe et à l'international".

Il prévoit une croissance du marché automobile mondial de 1,5 à 2% cette année, de 2% en France et en Europe, de 5% en Chine, de 8% en Inde, tandis que les marchés brésilien et russe "devraient rester stables".

M. Koskas a indiqué que le groupe Renault inclurait dans ses ventes mondiales 2017 celles de la marque russe Lada (Avtovaz), outre celles de la marque sportive ressuscitée Alpine, dont le modèle de série est attendu cette année. Avtovaz a vendu un peu moins de 300.000 unités en 2016.

Renault publiera ses résultats financiers 2016 le 10 février. M. Koskas a assuré que son entreprise ne passerait pas en l'état de provisions dans ses comptes pour faire face aux éventuelles conséquences financières de l'affaire des moteurs diesel.

"Nous prenons ce sujet avec le plus grand sérieux et la plus grande attention", a-t-il indiqué, en répétant que les voitures du groupe "respectent la réglementation, n'ont pas de logiciel tricheur, et donc nous sommes complètement confiants par rapport à cette affaire".

Le parquet de Paris a ordonné le 12 janvier l'ouverture d'une information judiciaire pour "tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués" après une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur des véhicules Renault.

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