Renault: CA en baisse de 8,2% à 10,4 milliards d'euros au T3

La reprise des ventes d'automobiles au troisième trimestre 2020 a permis à Renault de limiter la baisse de son chiffre d'affaires, présenté vendredi, mais le groupe français reste prudent pour la suite concernant les effets de la crise sanitaire dans les mois à venir.

Il a fait état d'un chiffre d'affaires en baisse de 8,2%, à 10,4 milliards d'euros, légèrement supérieur aux consensus établi par l'agence Bloomberg, qui tablait respectivement sur moins de 10 milliards d'euros.

"Nous avons constaté une forte reprise en volume en Europe après les effets désastreux du confinement en Europe au deuxième trimestre", a expliqué la directrice générale adjointe Clotilde Delbos, lors d'un point téléphonique avec des analystes financiers.

"Cependant la demande sur les marchés en développement continue à baisser", baisse à laquelle s'ajoutent "des taux de changes négatifs sur la quasi-totalité des marchés en développement".

Au premier semestre, les ventes de Renault avaient plongé de 34,3% en raison de la crise sanitaire et le groupe avait subi une perte colossale de 7,3 milliards d'euros, annonçant la suppression de 15.000 emplois dans le monde.

A taux de change et périmètre constants, le recul au 3e trimestre n'est toutefois que de 3,2%, après une chute de 32,9% sur les six premiers mois de l'année.

"Avec notre carnet de commandes bien rempli", en hausse de 60% au 30 septembre, "nous devrions avoir une bonne visibilité sur le quatrième trimestre et début 2021", a poursuivi Clotilde Delbos, "mais la nouvelle vague de la pandémie réduit cette visibilité et m'oblige à rester prudente sur nos perspectives".

Les réserves de liquidités sont en baisse de 1,6 milliard d'euros par rapport au 30 juin, à 15,2 milliards d'euros. Le groupe a tiré trois milliards d'euros sur les cinq du prêt garanti début juin par l'Etat français.

Avec un plan d'économies "sur la bonne voie", Renault prévoit des flux de trésorerie libre "positifs" dans l'automobile au second semestre, selon Clotilde Delbos.

 

"Enclencher le redressement"

Le groupe au Losange a vendu 806.320 véhicules au troisième trimestre, soit une baisse de 6,1% par rapport à la même période en 2019. Le mois de septembre 2020 montre cependant une dynamique positive, "particulièrement marquée en Europe", où le groupe est notamment leader sur le marché de l'électrique avec sa Zoe.

Renault a présenté le 15 octobre sa deuxième génération de modèles 100% électriques, après avoir lancé la Twingo électrique à la rentrée. La nouvelle Mégane et une Dacia en entrée de gamme électrique, la Spring, sont prévues pour 2021.

Hors d'Europe, les ventes du groupe sont en recul de 9%, affectées principalement par la baisse des ventes au Brésil (-50,9%). En Russie, deuxième marché du Groupe Renault, Lada est en hausse de 4,5%.%

"Ce troisième trimestre souligne l'évolution de notre politique commerciale privilégiant désormais la profitabilité aux volumes", souligne dans un communiqué le directeur général du groupe, Luca de Meo. Cette "discipline de prix" compte pour 5,5% de l'augmentation du chiffre d'affaires au troisième trimestre.

"Notre performance dans l'électrique, le très bon accueil de nos modèles E-Tech hybrides, nos réserves de liquidités et la dynamique positive de nos équipes nous rendent confiants en la capacité du groupe à enclencher son redressement", a poursuivi le dirigeant.

Le groupe a également annoncé qu'il était "en train de mettre fin à certains contrats, notamment celui avec Fiat", a précisé Clotilde Delbos, alors que le groupe Fiat-Chrysler (FCA) va fusionner avec PSA. Renault produisait depuis 2016 dans son usine de Sandouville (Seine-Maritime) des utilitaires Talento pour le compte de FCA.

M. de Meo doit présenter un nouveau plan stratégique entre la fin de l'année et janvier 2021, qui reposera en partie sur une nouvelle marque consacrée aux solutions de mobilité.

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