Renault: CA à +13% au 3T, objectifs confirmés

Grâce au dynamisme de ses ventes en Europe et au Moyen-Orient, Renault a publié mardi un chiffre d'affaires en forte hausse de 13% à 10,55 milliards d'euros pour le troisième trimestre.

Le constructeur, actuellement en négociation avec les syndicats français pour un nouvel accord de compétitivité, a confirmé ses objectifs financiers pour 2016. Il a vu ses ventes unitaires bondir de 16% par rapport à la même période de 2015, pour atteindre 721.741 véhicules, a-t-il précisé dans un communiqué.

Le groupe automobile français a pâti d'effets de parité, puisqu'à changes constants, son chiffre d'affaires aurait crû de 16,4%, a-t-il indiqué en pointant notamment "la hausse de l'euro face à un panier de devises (Peso argentin, Livre Sterling) [qui] a eu un impact défavorable de 3,8 points".

En Europe, premier marché du groupe au Losange avec 52,3% des ventes lors du trimestre, l'entreprise a vu ses immatriculations progresser de 11,3%, six points de mieux que le marché, pour 377.401 unités, a-t-elle fait valoir, attribuant cette performance au renouvellement récent d'une grande partie de la gamme Renault.

Et dans la zone Afrique, Moyen-Orient et Inde, les immatriculations ont atteint 130.425 unités, un bond de 85% dû notamment au marché iranien (+135,5%), selon la même source.

Renault a bénéficié en Inde du succès de sa petite berline à très bas prix, la Kwid, qui s'est écoulée à 34.350 exemplaires au cours du trimestre. Le groupe s'est félicité d'avoir "multiplié par sept ses immatriculations".

Dans la région "Amériques", le groupe a immatriculé 96.653 unités au troisième trimestre (+0,5%).

Le Brésil, qui fut longtemps son deuxième marché après la France, a continué à chuter en absorbant 39.513 voitures du groupe Renault (-12,8%), une tendance toutefois meilleure que celle des immatriculations dans le pays sur le trimestre (-17%). En Argentine voisine, en pleine reprise, Renault gagne 21,7% à 31.746 unités alors que le marché a crû de 12,7%.

En "Eurasie", zone qui comprend notamment des marchés russe et turc déprimés, Renault a écoulé 80.147 véhicules, une chute de 8%, mais a insisté sur le fait qu'il avait gagné 0,7 point de part de marché.

 

500 millions pour les usines françaises

Enfin, dans la région Asie-Pacifique, les ventes ont pris 25,6% au troisième trimestre à 37.115 unités grâce à la Corée du Sud (+24,5%), tandis que les ventes en Chine, où Renault a inauguré sa première usine en début d'année, restent encore balbutiantes avec 6.032 4x4 urbains Kadjar sur le trimestre.

Renault, qui avait publié fin juillet un bénéfice net part du groupe en hausse de 7,5% pour le premier semestre 2016, à 1,5 milliard d'euros, a une nouvelle fois confirmé mardi ses objectifs pour l'exercice complet, à savoir "accroître le chiffre d'affaires du groupe" à changes constants, "améliorer la marge opérationnelle du groupe" et générer un flux de trésorerie opérationnel positif dans sa division automobile.

Parallèlement, dans ses négociations avec les syndicats, Renault s'est engagé mardi, en cas d'accord, à garantir jusqu'en 2019 un volume annuel de véhicules produits en France "au moins égal à celui de 2016, à conditions identiques de marché". Renault dépassera 750.000 voitures cette année, selon les syndicats.

Le groupe promet aussi d'attribuer au moins un nouveau modèle à chaque usine de montage, ce qui leur apporterait une "visibilité au-delà de 2019".

Il s'est en outre dit prêt aussi à investir 500 millions d'euros pour améliorer les performances de ses sites industriels et les conditions de travail, en se donnant trois ans pour sortir 90 véhicules par personne et par an en moyenne, contre 64 actuellement.

Mais les syndicats pointent une explosion du recours à l'intérim, des heures supplémentaires et des défauts à corriger sur les véhicules.

"On a les volumes garantis. Maintenant, il faut stabiliser la façon de produire, on a trop de précarité. La satisfaction client passe par des embauches et un meilleur environnement", a estimé Laurent Smolnik (FO).

Dans ce contexte, il faut maintenant "travailler mieux" et "travailler moins, avec plus de monde", souligne pour sa part la CGT, en reprochant à la direction de chercher le moyen de "minimiser au maximum le paiement des heures supplémentaires" sans "répondre aux causes des problèmes".

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