La jeune industrie automobile algérienne, née en 2012, est basée sur le principe du SKD (semi knocked down), l'importation des "kits" pré-assemblés et montés sur place.
En mai dernier, en vue de réduire la facture des importations qui épuisent les réserves de devises quasi-exclusivement issues du pétrole, les autorités ont subitement imposé à chaque constructeur un quota d'importation de kits SKD pour 2019.
"La chaîne de production risque d'être suspendue éventuellement à partir du mois de novembre prochain, en raison de l'indisponibilité des kits destinés au montage des véhicules touristiques, après épuisement des quotas qui nous ont été autorisés", a indiqué un responsable de Renault-Algérie à APS (Algérie Presse Services).
Mais "la production devrait reprendre avec l'arrivée des nouveaux quotas, probablement au début de l'année 2020", a poursuivi cette source, excluant "l'éventualité de licencier" le personnel.
Renault-Algérie tente "de faire fonctionner l'usine à des rythmes moins intenses pour essayer d'éviter l'arrêt total de sa chaîne de production", explique ce responsable à APS évoquant aussi de possibles "redéploiements" et le "recours à des congés forcés".
Selon APS, les autorités ont limité à 660 millions de dollars le montant des importations en 2019 de kits SKD par Renault Algérie - détenu à 49% par le groupe français, à 34% par Société nationale des véhicules industriels (SNVI, 100% publique) et à 17% par le Fonds national d'Investissement (FNI).
Selon son site internet, l'usine de Renault en Algérie a une capacité de production de 50.000 véhicules par an et emploie 700 salariés.
Renault est le premier constructeur automobile à avoir installé, en 2014, une usine en Algérie. Depuis la chute des prix du pétrole mi-2014, toutes les marques distribuées en Algérie doivent être dotées d'une unité de production locale.
Conséquence de cette mesure: le nombre de véhicules importés a chuté, mais les économies réalisées ont été annulées par la facture de l'importation des kits, faute de pièces produites localement en l'absence de véritable secteur de la sous-traitance.