Le constructeur français, qui a confirmé ses objectifs annuels, a vu les immatriculations mondiales de ses véhicules progresser de 7,3% à 692.453 unités lors des trois premiers mois de 2016, a-t-il précisé dans un communiqué.
"En Europe, les immatriculations du groupe sont en augmentation de 8,9%, sur un marché en hausse de 8,2%, grâce notamment au succès des nouveaux modèles", a indiqué l'entreprise dirigée par Carlos Ghosn.
L'Europe conforte donc sa place de principal marché du groupe malgré sa diversification géographique en cours vers les zones émergentes (Amérique du Sud, Maghreb, Inde et Chine notamment).
Les immatriculations automobiles dans l'UE connaissent une nouvelle embellie après une année 2015 marquée par une croissance des immatriculations de 9,3%, qui a permis de tourner définitivement la page de la crise déclenchée en 2008.
Les analystes notent toutefois que le marché n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant-crise de près de 16 millions d'unités annuelles (13,7 millions en 2015) et que le crédit bon marché et la baisse des produits pétroliers jouent en faveur d'une nouvelle croissance cette année.
Renault, qui avait déjà fait mieux que le marché en Europe en 2015 avec +10,2% d'unités écoulées par rapport à 2014, en a convenu jeudi en relevant sa prévision de croissance du marché européen à 5% cette année contre 2% auparavant.
En outre, "malgré la chute des marchés en Russie, au Brésil et en Algérie, le groupe accroît ses immatriculations hors Europe de 4,7%, notamment grâce à une hausse de 36,1% des immatriculations dans la Région Afrique, Moyen-Orient et Inde", selon la même source.
Encore le deuxième groupe automobile français a-t-il pâti d'un effet de changes défavorable: le chiffre d'affaires de sa division automobile progresse en effet de 12,6% mais de 16,3% à changes constants.
Envol des ventes en Iran
Le Brésil, où une crise politique s'est ajoutée à une crise économique, devrait voir son marché automobile baisser de 15 à 20% cette année, a prévenu Renault, alors qu'il tablait auparavant sur un repli de -6% dans ce pays, qui constituait en 2015 son deuxième débouché après la France.
Dans l'Hexagone, justement, les immatriculations du groupe (marques Renault et Dacia) "sont en hausse de 8,6 % sur le trimestre, à 163.104 véhicules", synonyme d'une part de marché stable à 26,5%. La Clio 4 caracole en tête des ventes par modèle.
Hors Europe, Renault capitalise en Iran sur la fin des sanctions économiques. Il s'offre une croissance des ventes de pas moins de 600%. Sans donner de volumes, le groupe revendique 4,2% du marché iranien (+3,6 points).
Même bonne nouvelle en Inde où la voiture "ultra low-cost" Kwid lancée en 2015 a enregistré "plus de 120.000 commandes" dont 23.000 livrées au cours du premier trimestre. Résultat, les immatriculations du groupe ont bondi de 200% sur la période par rapport à 2015.
Mauvaise nouvelle en revanche au Maghreb, l'une des bases industrielles de Renault avec l'usine de Tanger (Maroc) et celle d'Oran (Algérie) récemment inaugurée. Dans ce dernier pays, Renault subit les strictes réglementations des importations mises en place avec une chute de ses ventes de 25,5%, moins toutefois que le marché qui s'est lui effondré de 54,4%.
Et dans la zone Eurasie, qui comprend notamment la Russie et la Turquie, "la croissance dans la majorité des pays de la région permet de presque compenser la chute du marché russe", assure Renault qui pointe une augmentation de 1,3 point de sa part de marché dans la région.
Renault a réalisé en 2015 un bénéfice net de près de 3 milliards d'euros, quasiment doublé par rapport à 2014, malgré un revers en Russie dû aux difficultés du groupe Avtovaz qu'il contrôle avec son partenaire Nissan et la holding Rostec. Il y a perdu 620 millions d'euros.
Jeudi, il a dit confirmer ses objectifs pour l'année 2016, à savoir "accroître le chiffre d'affaires du groupe" à taux de change constants, améliorer encore sa marge opérationnelle et générer un flux de trésorerie opérationnel de l'automobile positif.
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