Poursuivi pour abus de confiance, Patrick Bardinon avait cédé en 2014 à un riche Taïwanais une 250 GTO de 1964, baptisée la "Joconde des Ferrari" et qui était alors devenue le véhicule le plus cher au monde.
Cette vente a déclenché une querelle dans la fratrie. Jean-François et Anne Bardinon réclamaient devant la justice la réintégration du montant dans la succession et accusaient leur frère de s'être frauduleusement approprié cette voiture au décès de leur père Pierre, riche industriel et l'un des plus grands collectionneurs de Ferrari au monde.
"Mon frère et ma soeur n'ont jamais admis qu'il (son père) puisse me donner cette voiture", s'était défendu Patrick Bardinon, 61 ans, durant son procès en décembre.
Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende à l'encontre de Patrick Bardinon.
"Cette décision d'innocentement n'est pas une surprise", ont annoncé dans un communiqué les avocats de Patrick Bardinon, Mes Vincent Jamoteau et Pascal Rouiller.
"Une foule de témoins était venue crier l'absolue bonne foi de Patrick Bardinon, ses liens privilégiés à sa mère et à son père, et le cadeau qu'il s'était vu accorder par ce dernier", ont-ils expliqué. "Seules l'explosion des prix des véhicules de collection et la jalousie de son frère et de sa soeur (...) expliquent les poursuites dont il a injustement fait l'objet".
Me Philippe Lefaure, avocat de Jean-François Bardinon, a annoncé qu'il faisait appel.
Outre leur demande de réintégration dans la succession de 42 millions d'euros, soit le prix de la vente de la voiture plus des intérêts, le tribunal a également débouté les parties civiles de leur demande de 200.000 euros pour préjudice moral.
Dans les années 70, l'industriel Pierre Bardinon possédait une soixantaine de Ferrari, achetées à l'état d'épaves. La GTO 250, produite à seulement trois exemplaires en 1964 (sur 39 au total) et joyau de son musée privé en Creuse, avait été acquise en 1978.
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