Recul historique du diesel dans un parc en hausse

La proportion de voitures diesel dans le parc automobile français a décru en 2015, une première depuis l'arrivée de cette technologie dans les gammes des constructeurs il y a plus d'un demi-siècle, selon des statistiques publiées vendredi.

Au 1er janvier 2016, 19,9 millions de voitures diesel et hybrides diesel étaient immatriculées dans l'Hexagone, soit 62,2% du parc roulant, a indiqué le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Il s'agit d'une légère hausse en volume et même d'un plus haut historique, puisque ce chiffre était de 19,83 millions début 2015. En revanche, en proportion du parc total, la part des diesel a décru de 0,2 point sur un an, selon ces chiffres du CCFA.

C'est la conséquence logique de la baisse récente de la part du diesel dans les immatriculations de voitures neuves. Elle est tombée à 57,2% en 2015 alors qu'elle était encore de 63,9% en 2014.

Ces derniers mois, les pouvoirs publics ont multiplié les annonces sur le resserrement de la fiscalité entre le diesel, pendant longtemps favorisé, et l'essence. La maire de Paris a dit sa volonté d'"éradiquer" les voitures au gazole des rues de la capitale.

L'arrivée des normes de dépollution Euro 6 en 2014 a considérablement renchéri le prix du diesel pour les véhicules les plus petits, la plupart des constructeurs renonçant à proposer de tels moteurs dans leurs voitures d'entrée de gamme.

L'affaire Volkswagen de triche aux émissions polluantes, qui a non seulement plongé le groupe dans la tourmente mais aussi forcé d'autres constructeurs à faire leur aggiornamento sur fond de soupçons quant à la vérité des chiffres des émissions d'oxydes d'azote (NOx) des diesel, nocives pour la santé, a également pu contribuer à détourner certains clients.

Inauguré dans les gammes françaises par Peugeot avec la berline 403 en 1959, le diesel a connu un fort développement en France des chocs pétroliers des années 1970 au milieu des années 2000, encouragé par les pouvoirs publics au nom de l'indépendance énergétique.

Selon le CCFA, la France comptait au 1er janvier 32 millions de voitures particulières (+0,6% sur un an) dont l'âge moyen s'établissait à 8,8 ans (+0,1 point).

Il faut y ajouter 6,03 millions de véhicules utilitaires légers et 622.000 véhicules utilitaires (cars, bus, camions, engins de chantier...), catégories où le diesel jouit encore d'un quasi-monopole.

tq/fka/ct

© 2016AFP