Publicités éco-responsables : l'auto peut continuer à se montrer

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir reçu les propositions d'une mission qu'il avait mise en place pour aider le secteur de la publicité et des médias à concrétiser leurs engagements contre le changement climatique, sous la forme de "contrats climat".

Trois ministères (Transition écologique, Economie et Culture), avaient chargé en février Agathe Bousquet, la présidente du géant de la publicité Publicis France, et Arnaud Leroy, le président de l'Agence de l'environnement (Ademe), de lui remettre un rapport sur cette question.

Cela fait suite à de vifs débats ces derniers mois autour de la nécessité d'encadrer voire d'interdire les publicités pour les produits et services les plus polluants, dont bien sûr l'automobile. Les 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) proposaient d'interdire dès 2023 la publicité pour les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre. La mesure avait fait bondir les publicitaires, qui craignaient en particulier son effet sur le secteur automobile, deuxième annonceur du marché. Les médias, dont les recettes publicitaires ont chuté avec la pandémie, avaient également mis en garde contre une réforme trop radicale.

Finalement, le projet de loi "climat et résilience", adopté début mai par les députés en première lecture et actuellement examiné au Sénat, ne va pas aussi loin. Il prévoit l'interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, et la "promotion" par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de "codes de bonne conduite" (ou "contrats climat") pour les publicités audiovisuelles relatives à "des biens et services ayant un impact négatif sur l'environnement".

Dans leurs propositions, Agathe Bousquet et Arnaud Leroy ont esquissé à quoi pourraient ressembler ces "contrats climat", qui formaliseraient les engagements volontaires des annonceurs et des médias pour rendre les publicités écologiquement plus responsables.

Ils ont identifié cinq thématiques communes à ces futurs contrats: "l'identification d'indicateurs pertinents, la réduction des impacts des campagnes publicitaires, la promotion des annonces et des programmes les plus vertueux, la formation et la sensibilisation pour accélérer le changement".

Ils conseillent en outre d'établir une "méthodologie commune" pour réaliser des bilans et trajectoires carbone, afin de pouvoir mesurer l'efficacité des engagements à moyen et long terme.

En outre, ils suggèrent de créer une plateforme qui recueillerait les engagements des parties prenantes et aiderait à les mobiliser, une tâche complexe car ces contrats concernent une "grande diversité d'acteurs".

Enfin, ils ont élaboré un "contrat type", qui peut servir de guide ou de point de comparaison.

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