PSA/Stellantis de Mulhouse: cadence réduite

L'usine Stellantis/PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) va accumuler les jours non-travaillés durant le premier semestre à cause de la faiblesse du marché automobile, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

Le site a d'ores et déjà programmé sept jours d'arrêt entre février et mars et il en planifie une dizaine d'autres en avril-mai, ont indiqué à l'AFP les syndicats CFE-CGC et FO.

Contactée, la direction a confirmé trois jours non-travaillés le mois prochain et un "prévisionnel" de quatre en mars, tous les vendredis, annoncé lors du comité social et économique (CSE) de jeudi.

Pour les mois suivants, le calendrier n'est pas établi, a indiqué la porte-parole du site.

L'usine subit le recul du marché automobile européen, débouché des modèles Peugeot 508 et DS7 qu'elle fabrique, ce qui génère une "forte baisse de volume des commandes au premier semestre", a souligné Laurent Gautherat, délégué CFE-CGC.

Elle espère se relancer au second semestre avec la fabrication prévue à pleine cadence d'un nouveau véhicule, ont indiqué la direction et les syndicats.

Le site de Mulhouse débutera en effet la production de la nouvelle Peugeot 308 à la fin du premier semestre.

Selon Deborah Schorr, responsable FO du site, "il y a beaucoup d'incertitude et de l'inquiétude dans les ateliers", du fait de la crise sanitaire, de l'état du marché automobile et de la fusion PSA/Fiat "qui pose forcément la question: quel avenir pour les usines.

Le nombre de jours d'arrêt a été défini sur la base de la situation sanitaire actuelle et pourrait être revu à la hausse en cas de reconfinement, a relevé Mme Schorr.

Un accord a été conclu pour éviter l'impact sur les salaires, ont indiqué direction et syndicats. Il place les cinq jours "flottants" annuels de congés payés à début avril, autour de Pâques, et autour du 1er-Mai. En ajoutant le "compteur modulation" de temps de travail de PSA qui garantit une paie intégrale jusqu'à un solde négatif de 12 jours, le site devrait éviter d'actionner le chômage partiel, synonyme de perte de rémunération, ont expliqué Mme Schorr et M. Gautherat.

"La baisse d'activité doit être mise à profit pour développer la formation en vue du nouveau véhicule et pour améliorer les conditions de travail", a ajouté M. Gautherat.

L'usine de Mulhouse emploie 4.824 salariés permanents et a réduit ses effectifs d'intérimaires à 69 personnes, a précisé Mme Schorr.

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