PSA/FCA: réactions des syndicats français

Force Ouvrière, premier syndicat chez PSA, a souligné mercredi la "dynamique industrielle positive" du projet de rapprochement avec Fiat-Chrysler, tandis que la CFE-CGC, prudente, "retient qu'il n'est pas prévu de fermeture de site en France" et que la CGT craint que "les salariés en paient le prix".

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Dans un communiqué, FO juge "attractif" le projet "au plan industriel" tout en restant "particulièrement vigilant sur l'impact social". Pour Olivier Lefebvre, délégué syndical central cité dans le communiqué, il est "préférable pour un groupe de produire 9 millions de véhicules plutôt que 4, compte tenu des mutations profondes du secteur automobile, notamment les conséquences de la transition énergétique".

"Le rachat d'Opel-Vauxhall a bien marché", a estimé de son côté auprès de l'AFP Patrick Michel, secrétaire FO du comité de groupement de PSA, voyant "pas mal d'avantages" à un rapprochement PSA/Fiat Chrysler, dont "l'accès au marché américain".

"Cela permettra à PSA d'avoir une taille plus importante vis-à-vis des gros, comme Toyota ou Volkswagen", a-t-il observé. "Pour Fiat, l'intérêt est d'accéder à une technologie qui lui permettra de respecter les futures normes d'émission de CO2".

"Côté français, il faut dans tous les cas que l'emploi soit protégé a minima, et le mieux serait des créations, comme on en a eu à Sochaux au moment du rachat Opel-Vauxhall", a-t-il ajouté.

Pour sa part, la CFE-CGC (numéro 2 chez PSA) retient "des premiers éléments transmis par la direction du groupe à ce sujet ce matin (mercredi) qu'il n'est pas prévu de fermeture de site en France dans le cadre de ce projet". Le syndicat promet d'étudier les impacts sur "les implantations industrielles nationales, la préservation des forces de R et D en France et les emplois qui y sont attachés".

La CGT, 3e syndicat de PSA, estime que "l'intérêt des groupes en question est forcément d'augmenter leur rentabilité et les profits, ce qui ne peut se faire que sur le dos des salariés en France, en Italie et aux États-Unis", selon Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central.

Il rappelle que "les Allemands et les Anglais ont payé le prix du rachat d'Opel-Vauxhall en terme d'emplois". "Le seul intérêt que je vois, c'est que le groupe pèserait 450.000 salariés, une véritable armée qui devra s'unir pour défendre l'intérêt des travailleurs".

Invité à commenter cette annonce, Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a expliqué sa "surprise" alors qu'"on parlait avant l'été d'un rapprochement avec Renault", lors de l'émission Le Talk Le Figaro.

"Je ferai la même remarque qu'à l'époque", avec "les défis qui sont ceux de l'industrie automobile aujourd'hui, être plus fort, plus costaud, plus gros c'est pas une mauvaise chose, après il faudra s'assurer de la capacité de la production sur le territoire national et européen, il faudra des garanties sur l'emploi", a-t-il dit.

"Il faudra regarder après l'annonce comment se passe le mariage, on se rappelle qu'avec Renault, cela n'a pas été si simple".

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