PSA: ventes +2,3% portées par l'Iran, DS et l'Asie en perdition

Le constructeur automobile français PSA affiche des ventes mondiales en légère hausse au premier semestre, grâce à l'accélération de sa production sous licence Peugeot en Iran et malgré un nouveau dérapage en Chine que le groupe espère enrayer rapidement.

Le tableau de bord est plutôt positif: presque 1,58 million de véhicules commercialisés de janvier à juin contre un peu plus de 1,54 million l'an dernier à la même période, soit 2,3% de mieux, précise PSA dans un communiqué.

Mais le groupe français ne doit ce bon résultat qu'à la montée en puissance de son partenariat avec Iran Khodro, qui a produit en six mois près de 208.000 véhicules sous licence Peugeot, contre seulement 11.000 un an plus tôt.

Sans son partenaire iranien, PSA afficherait donc une baisse de plus de 10% de ses ventes.

"L'Iran est un +booster+ extraordinaire en termes de volume et d'image", a confirmé à l'AFP le directeur de la marque Peugeot, Jean-Philippe Imparato, qui estime qu'un objectif de 400.000 ventes sur ce marché en fin d'année est "largement à portée".

D'autant que les vieux modèles 405 et 206 assemblés par Iran Khodro seront complétés à partir du second semestre par les nouveaux 208, 2008 et 301 produits sur place, avec un objectif à terme de 200.000 unités par an.

"On va faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir nos développements là-bas", a-t-il affirmé, encouragé par les préventes locales du 2008, le SUV (4X4 urbain) ayant enregistré "15.000 commandes en 48 heures au mois de juin", ce qui dénote "un appétit extrêmement fort pour les nouveaux produits".

L'autre marque phare de PSA, Citroën, a aussi pris position sur ce marché dynamique, sa coentreprise avec l'iranien Saipa devant produire ses premiers véhicules en 2018 et livrer 150.000 unités par an d'ici 2021.

 

Chute en Chine

Le constructeur français est en revanche en mauvais posture en Chine, où ses ventes se sont encore effondrées au premier semestre.

La zone "Chine et Asie du sud-est" a ainsi totalisé 152.380 véhicules commercialisés de janvier à juin, soit une chute de 48,6% sur un an.

En difficulté sur le marché chinois depuis 2016, le groupe rappelle qu'il a "mis en place des plans d'actions spécifiques" pour relancer ses deux coentreprises locales.

PSA a notamment annoncé en juin un investissement de 500 millions d'euros avec son partenaire Changan pour "accélérer le développement" de sa marque de luxe DS, en perte de vitesse dans ce pays.

Du côté de Peugeot, "on a coché les cases du redressement", assure M. Imparato, précisant que sa marque a déjà revu sa gamme de véhicules et ses politiques commerciales dans le pays.

La restructuration du réseau de concessionnaires "est en cours", de même que "la révision de l'efficience des politiques marketing et des dépenses médias", a-t-il ajouté, espérant parvenir à juguler la baisse de ses ventes à moins de 10% sur les derniers mois de l'année.

En Europe, principal marché de PSA, le groupe a enregistré un repli de 1,9% au premier semestre, dû aux mauvaises performances de la marque DS, mais les ventes restent tout de même au-dessus du seuil du million de véhicules (1,03 millions).

Pour Peugeot, malgré un léger tassement en volume, la part de marché de la marque "a progressé de 0,1 point" depuis le début de l'année et "va continuer à progresser" au second semestre, prédit M. Imparato.

PSA peut aussi se satisfaire de sa bonne performance en Amérique latine, où ses ventes ont augmenté de 8,5% au premier semestre à 96.357 unités.

Le constructeur publiera ses résultats financiers semestriels le 26 juillet.

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