PSA va supprimer 700 emplois à Poissy

PSA Peugeot-Citroën envisage de supprimer progressivement son équipe de nuit à Poissy (Yvelines) en raison d'une probable baisse d'activité, le groupe visant plus de 700 départs volontaires d'ici l'été 2017, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Le projet sera présenté jeudi en comité central d'entreprise (CCE). Il prévoit de passer de trois à "deux équipes à l'horizon du printemps 2017", avec l'arrêt progressif de celle de nuit, selon un document interne consulté par l'AFP.

L'usine des Yvelines doit composer avec l'absence de "perspective d'augmentation de volume en 2018", elle qui doit voir sortir 140.000 voitures en 2017, contre 221.000 attendues en 2015 (la CGT évoque 210.000 véhicules produits), justifie le constructeur.

Ces "défis particuliers (...) nécessitent la réalisation d'un effort supplémentaire d'adéquation des effectifs", "uniquement" sur la base du volontariat, précise le document.

D'ici au 30 juin 2017, le groupe automobile vise ainsi 130 mobilités internes, près de 380 congés séniors (dispense d'activité, en partie rémunérée) et au moins 230 mobilités externes sécurisées.

"En fonction des prévisions de volumes 2017, nous pourrions ajuster notre organisation du travail avec la possibilité d'un passage progressif de 3 à 2 équipes, ce qui relève de la gestion courante d'une usine", a commenté un porte-parole de PSA.

Si l'hypothèse était retenue, "nous serions amenés à mettre en oeuvre notre dispositif actuel de gestion des emplois et des compétences qui accompagne les transformations, avec anticipation", a-t-il ajouté.

Faisant état d'un "sévère creux d'activité" actuellement à Poissy, Jacques Mazzolini (CFE-CGC) explique que "la production ne chutera que courant 2016". Il espère une reprise à partir de mi-2018 avec le lancement d'un nouveau modèle "premium" à Poissy, pour lequel la direction a annoncé un "investissement de 150 millions d'euros", rappelle-t-il à l'AFP.

La CFTC, favorable aux mesures d'accompagnement prévues, réclame de son côté "un peu plus de souplesse" sur la mise en oeuvre du projet, en "rendant possible les mobilités parmi tous les sites PSA à Poissy" (pôle tertiaire et Carrières-sous-Poissy), et pas seulement au sein de l'usine.

Interrogée par l'AFP, la CGT s'est en revanche déclarée hostile à la réorganisation.

"La direction projette de supprimer 740 emplois, elle s'acharne à vider l'usine de ses salariés, avec pour conséquence directe de surexploiter ceux qui vont rester", a réagi Jean-Pierre Mercier, délégué central.

Selon lui, il y a "une volonté d'accélérer les suppressions d'emplois" alors que "1.400 ont déjà été détruits en quatre ans". Il n'y a "plus que 4.600 CDI" actifs actuellement à Poissy, contre quelque 6.000 en janvier 2012, assure-t-il.

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