PSA remplace son directeur de la région Chine

Le constructeur automobile français PSA (Peugeot, Citroën) a annoncé mardi le départ de son responsable pour la Chine, Carlos Gomes, après seulement deux années à la tête de cette région où le groupe est en grande difficulté.

Il sera remplacé au 1er avril par le secrétaire général Grégoire Olivier, qui cumulera ses fonctions actuelles avec celles de directeur Chine. Fin connaisseur de ce pays, M. Olivier avait dirigé les opérations du constructeur en Asie entre 2010 et 2016, et dirigé la Chine de 2014 à 2016, au moment où PSA y écoulait encore des volumes très significatifs.

Depuis 2015 cependant, les ventes du groupe ont reculé d'année en année, au point que PSA ne joue plus qu'un rôle marginal sur ce marché, malgré d'importantes capacités de production.

"Carlos Gomes a choisi de quitter le groupe PSA à sa demande fin juin 2020 pour engager un projet entrepreneurial personnel", a déclaré le constructeur dans un communiqué.

Fort d'un bilan très positif à la tête de l'Amérique du Sud où il avait redressé les opérations de PSA, M. Gomes avait été nommé en décembre 2017 pour relancer le groupe en Chine.

Il avait alors remplacé Denis Martin, lui-même parti pour "poursuivre des projets personnels à l'extérieur du groupe", après à peine deux années en fonction, marquées par un effondrement de la performance.

Après avoir progressé rapidement pendant plusieurs années et écoulé 710.000 voitures en Chine en 2015, PSA a subi un écroulement de ses ventes. L'an dernier, le constructeur français n'a vendu que 117.000 véhicules dans ce pays, soit 55% de moins qu'en 2018, des volumes non significatifs sur un marché de plus de 20 millions d'unités.

PSA est très loin de ce qui avait été l'objectif affiché avec son allié chinois Dongfeng : vendre un million de véhicules en "Chine et Asie du sud-est" à l'horizon 2018.

Les usines ayant été dimensionnées pour cet objectif, le constructeur accumule des pertes importantes. L'activité chinoise a amputé de 700 millions d'euros les bénéfices de l'an dernier, conduisant PSA à annoncer une réduction de ses capacités de production.

Sur les deux premiers mois de 2020, les volumes chinois de PSA ont encore chuté de 75%, avec à peine 5.500 voitures écoulées, conséquence cette fois de l'épidémie de Covid-19.

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