PSA rachète Opel et Vauxhall plus vite que prévu (+vidéo)

Le constructeur automobile français PSA a annoncé mardi avoir conclu plus vite que prévu le rachat d'Opel/Vauxhall, donnant naissance au deuxième acteur européen du secteur, avec toutefois le défi de redresser l'ex-filiale européenne de l'américain General Motors (GM).

"PSA annonce aujourd'hui la finalisation - closing - du rachat des filiales Opel et Vauxhall de GM, dont le projet avait été signé le 6 mars dernier", a annoncé le groupe français dans un communiqué.

A l'époque, PSA avait annoncé un accord avec GM afin d'acquérir pour 1,3 milliard d'euros la filiale automobile européenne déficitaire de l'américain, liant Opel et la marque Vauxhall qui développe des modèles semblables au Royaume-Uni.

La Commission européenne avait levé début juillet le dernier obstacle réglementaire à cette opération, lui donnant son feu vert sans condition, mais PSA tablait, sans s'avancer davantage, sur une conclusion avant la fin de l'année.

Dans son communiqué, PSA a, à ce titre, salué mardi "la forte mobilisation des équipes engagées sur cette opération".

A la Bourse de Paris, le titre du groupe marquait peu de réaction, s'affichant en progression de 0,22% à 18,23 euros sur un marché en légère hausse.

A Bruxelles, le feu vert avait aussi été très rapide, la Commission européenne décidant en à peine plus d'un mois que l'opération ne posait aucun problème de concurrence.

Avec l'acquisition d'Opel/Vauxhall, PSA, qui détiendra maintenant cinq marques dont Peugeot, Citroën et DS, se revendique deuxième constructeur européen avec 17% de parts de marché, derrière l'allemand Volkswagen.

Mais le Français, qui vient d'annoncer un bénéfice semestriel record de 1,25 milliard d'euros, va devoir redresser les comptes de l'ex-filiale de GM, qui a perdu 15 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) depuis 16 ans, dont encore 257 millions sur la seule année dernière.

 

Changements de direction

"Nous aiderons Opel et Vauxhall à redevenir rentables", a assuré Carlos Tavares, président du directoire de PSA, cité dans le communiqué.

Le groupe français a réitéré son objectif de ramener Opel et Vauxhall à la rentabilité d'ici trois ans, tablant sur une marge d'exploitation de 2% en 2020 puis 6% en 2026. Il compte aussi ramener dans le vert le flux de trésorerie opérationnel en 2020.

Dans cette optique, PSA promet 1,7 milliard d'euros de synergies par an, "dans le domaine des achats, de la fabrication et de la R&D (recherche et développement)".

Le groupe dit laisser le soin à la direction de sa nouvelle filiale d'élaborer un plan de redressement, qui sera présenté à la fin de l'année, tout en promettant son "soutien" en ce sens.

Ce plan sera présenté par Michael Lohscheller, tout juste arrivé à la tête d'Opel à la suite de la démission de son précédent patron, Karl-Thomas Neumann, en plein rachat par PSA.

M. Neumann s'était contenté d'évoquer une "décision personnelle difficile", mais la presse allemande s'était fait l'écho de réserves sur la stratégie de PSA dans la voiture électrique, un secteur où le français est largement en retard et dont la refonte d'Opel pourrait le détourner pour un bon moment.

Au niveau de la direction d'Opel, PSA a annoncé mardi plusieurs changements avec notamment l'arrivée de l'un de ses cadres, Philippe de Rovira, aux fonctions précédemment occupées par M. Lohscheller comme directeur financier de la filiale.

De l'autre côté de l'Atlantique, la cession d'Opel par GM ne s'est pas faite en douceur pour l'Américain, qui a vu ses bénéfices plonger au dernier trimestre à cause d'une lourde charge liée à l'opération, même si les investisseurs ne s'en sont guère formalisés à Wall Street.

Outre le rachat d'Opel/Vauxhall, l'accord de mars prévoit que PSA reprendra conjointement avec la banque française BNP Paribas la filiale financière de GM Europe pour 900 millions d'euros. PSA a redit mardi que ce volet devrait être réalisé lors du second semestre.

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