PSA: peine allégée en appel pour un délégué CGT, condamné pour violence

Un délégué CGT de l'usine PSA de Poissy (Yvelines) a été condamné en appel mercredi à Versailles pour une altercation avec un membre de l'encadrement en 2016, voyant cependant sa peine allégée de six à un mois avec sursis.

Farid Borsali, secrétaire général de la CGT-PSA, a dénoncé cette condamnation, indiquant immédiatement son intention de se pourvoir en cassation. "C'est révoltant", a-t-il déclaré, "je n'ai fait que mon travail de militant CGT".

M. Borsali était accusé d'avoir agressé physiquement et insulté un chef d'équipe de l'usine le 27 septembre 2016, ce qu'il a toujours contesté. Le salarié qui a porté plainte s'était vu prescrire 15 jours d'ITT.

L'avocat de ce dernier, sollicité par l'AFP, n'a pas souhaité s'exprimer mercredi, sans avoir pris connaissance des motivations de l'arrêt de la cour d'appel de Versailles.

Dans cette affaire, la CGT dénonce depuis le début une "criminalisation" de l'action syndicale.

"C'est un jugement politique contre un militant syndical qui a simplement exercé son mandat", a assuré mercredi Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT chez PSA, présent à Versailles avec une quinzaine d'autres salariés.

Le 7 juillet 2017, M. Borsali avait été condamné par le tribunal correctionnel de Versailles à 6 mois de prison avec sursis.

En mai 2018, entre 200 et 300 personnes, dont Philippe Martinez (CGT), Pierre Laurent (PCF) et Nathalie Arthaud (LO), s'étaient rassemblées en soutien devant la cour d'appel pour un procès qui s'est finalement tenu en septembre dernier.

Sollicité à l'époque, la direction de PSA n'avait pas souhaité s'exprimer, expliquant n'avoir "rien à voir" avec ce dossier. En première instance, le directeur des relations sociales du groupe avait rappelé que l'affaire n'avait pas été portée devant les tribunaux par PSA mais par la victime, "un cadre qui s'est fait retourner deux doigts".

Dans la même usine de Poissy, neuf salariés, dont huit délégués CGT, ont été condamnés dans un premier temps à 5 mois de sursis pour "violences en réunion" et "séquestration" d'un agent de maitrise en février 2017.

Ils ont fait appel et la cour a réduit les peines en juin à 3 mois de sursis, ne retenant pas le chef de "séquestration". Les salariés, qui contestent toute violence, ont formé un pourvoi en cassation, a indiqué leur avocate Me Marie-Laure Dufresne-Castets.

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