PSA-Opel: "la bonne direction" pour S. Marchionne

Le patron du groupe Fiat Chrysler (FCA) Sergio Marchionne a salué mardi la prise de contrôle d'Opel par le groupe PSA annoncée la veille, estimant qu'elle illustrait la nécessité de consolider le secteur automobile en Europe, son leitmotiv depuis des années.

"De mon point de vue, ce à quoi nous avons assisté hier constitue un pas, probablement un pas dans la bonne direction", a déclaré M. Marchionne à des journalistes peu après l'ouverture aux médias de la 87e édition du salon automobile de Genève (Suisse).

"Je ne suis pas sûr que ce soit (la décision) que j'aurais prise, mais je comprends le raisonnement" qui la soutient, a encore dit le dirigeant d'entreprise.

"Je l'ai dit depuis longtemps, ce secteur doit trouver une façon de réduire ses coûts opérationnels, c'est ce qu'il faut faire", a-t-il ajouté.

Le patron de FCA a chanté les louanges de Carlos Tavares, qui a fait selon lui "du bon boulot" à la tête de PSA (Peugeot, Citroën et DS) qu'il a redressé, trois ans après une quasi-faillite, au point d'être en mesure de reprendre les activités déficitaires de General Motors en Europe.

Le rachat d'Opel et Vauxhall, ainsi que de la filiale financière de GM sur le Vieux continent, constitue un investissement de 1,8 milliard d'euros pour PSA.

Redresser Opel, qui perd de l'argent depuis 16 ans, "va être difficile", a toutefois prévenu M. Marchionne, alors que l'entreprise souffre notamment d'une sous-utilisation de ses usines par rapport à la moyenne européenne.

"Malheureusement, quand on regarde ce qui s'est passé en Europe ces huit dernières années, les capacités de production ont été très peu réduites", a estimé M. Marchionne, prenant en contre-exemple les Etats-Unis qui ont fermé de nombreuses usines face à la crise.

"Si les mesures pour améliorer l'efficacité (de l'outil industriel d'Opel) sont couronnées de succès, il est plus que probable qu'il restera une surcapacité", a encore affirmé le patron du groupe italo-américain.

Il a fait remarquer en outre que le marché européen avait presque retrouvé son niveau de 2007, avant la crise qui l'avait amputé de 25% et mis PSA, entre autres, en grave difficulté.

"Si ces chiffres se détériorent, cela mettra davantage de pression sur ces structures (industrielles) pour réduire la voilure", selon M. Marchionne.

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