PSA : Hérimoncourt mobilisé contre le risque de fermeture

Près de 350 manifestants ont protesté lundi à Hérimoncourt (Doubs) contre la probable fermeture de l'usine PSA de la commune, berceau de la saga Peugeot, et qui compte 204 salariés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans le cortège qui s'est rendu de l'usine à la mairie de 13H30 à 15H00 figuraient des salariés de l'usine, des représentants syndicaux des sites PSA voisins, dont celui de Sochaux, des élus locaux et des habitants de la commune.

Le constructeur automobile a annoncé la semaine dernière son projet de transférer en 2020 vers son centre de pièces détachées de Vesoul (Haute-Saône) l'activité principale d'Hérimoncourt dans les pièces de rechange. Cette mesure viderait ce site de sa substance et fait planer la perspective de sa fermeture, bien que le groupe assure rechercher une solution de reconversion.

"La direction de PSA doit comprendre que ce n'est pas un site comme un autre", a déclaré à l'AFP Patrick Michel, délégué syndical central FO du groupe, dans une allusion à son histoire. La famille Peugeot y avait démarré en 1833 une production d'outillages.

"Avec les excellents résultats que le groupe publiera le 26 février, il y a du travail pour tous les sites, personne ne comprendrait ici que celui-ci ferme", a-t-il lancé devant les manifestants.

"C'est la fermeture de trop", a ajouté M. Michel, en référence aux fermetures passées ou à venir des sites d'Aulnay, La Garenne Colombe et Saint-Ouen, en région parisienne.

"Il faut refuser cette fermeture inacceptable et injustifiable", a exhorté Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT.

"On a un métier qu'on n'a pas le droit de nous retirer, c'est nous qui avons le savoir-faire en pièces de rechange", a renchéri Michaël Faucompré, responsable de FO à PSA Hérimoncourt où ce syndicat est majoritaire, réclamant une "nouvelle étude transparente".

Une intersyndicale du site devait être constituée dans l'après-midi entre FO, la CFE-CGC, la CGT et la CFDT, a annoncé M. Faucompré.

De leur côté, les élus locaux demandent à PSA de réunir une table ronde pour trouver une solution qui préserve Hérimoncourt tout en répondant à l'objectif du constructeur de développer l'activité de pièces de rechange.

"Nous aurions souhaité un cahier des charges exposant les différents besoins(...) afin de rechercher ensemble des solutions pour pérenniser cette usine", ont écrit ces élus dont les députés (LREM) du Doubs Frédéric Barbier et Denis Sommer. Dans un courrier adressé vendredi au PDG de PSA Carlos Tavarès, ils critiquent une décision "unilatérale, sans aucune concertation préalable".

La maire d'Hérimoncourt, Marie-France Bottarlini, a appelé à une "journée ville morte" le 23 février prochain.

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