PSA: hausse au 3ème trimestre malgré la Chine

Surmontant grâce à l'Europe une forte baisse de ses volumes écoulés en Chine, PSA Peugeot Citroën a publié lundi un chiffre d'affaires en hausse de 3,2% à 12,4 milliards d'euros pour le troisième trimestre.

Voir aussi le communiqué PSA sur le sujet

Le groupe automobile français, qui a confirmé ses objectifs, a surtout profité du dynamisme de sa filiale d'équipement Faurecia (+8,3%), qui représente plus du tiers de son chiffre d'affaires. Celui de la division automobile n'a progressé que de 1%.

En Asie du Sud-Est, zone comprenant la Chine où le marché automobile a fortement ralenti, PSA a vu ses ventes unitaires baisser de 17,4% au troisième trimestre par rapport à la même période de 2014, tandis que sur neuf mois, le recul s'établit à 4,4%. Le groupe réalise le quart de ses volumes dans cette région.

"Nous avons été parmi les constructeurs en Chine ceux qui avons le plus clairement déstocké sur la période", a expliqué le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, lors d'une conférence de press e téléphonique.

Alors qu'en Chine, premier marché automobile mondial, PSA opère des co-entreprises avec notamment son actionnaire minoritaire Dongfeng Motor, M. de Chatillon a rappelé que "nous avions donné comme objectif au management de cette joint-venture de tenir une marge opérationnelle qui soit supérieure à celle de l'année précédente".

"Je ne sais pas aujourd'hui si cela sera le cas, mais c'est très bien orienté", a-t-il ajouté.

Le groupe dirigé par Carlos Tavares est sauvé par un marché européen qui a crû plus fortement que prévu: +8,8% pour les voitures particulières sur les neuf premiers mois de l'année.

La progression des volumes de PSA reste toutefois inférieure à ce chiffre sur le Vieux continent, avec +3,8% depuis début 2015 et +6,1% au troisième trimestre. Sur les 2,16 millions de véhicules vendus par PSA jusqu'ici cette année, 1,37 million ont été écoulés en Europe.

"La croissance du marché européen, qui est le moteur de notre profitabilité, continue de tirer fortement notre groupe", a commenté M. de Chatillon.

Le groupe et ses trois marques (Peugeot, Citroën et DS) ont en revanche souffert ailleurs au troisième trimestre: -22,8% en Amérique latine, rançon des crises brésilienne et argentine, et -45,5% en Eurasie, la faute à l'implosion du marché russe. Dans cette dernière zone, sur des volumes certes très faibles (9.000 unités), le recul est de 73,6% lors des neuf premiers mois de 2015.

 

Refus des "amalgames" avec VW

Deux autres marchés émergents, l'Afrique- Moyen-Orient et l'Inde-Pacifique, reculent au troisième trimestre, respectivement de 6,9% et de 23,6%, mais restent dans le vert sur l'année, avec +13,7% d'une part et +15,5% de l'autre.

PSA, qui a dit compter sur "un marché automobile orienté à la hausse en Europe en 2015 avec +8% de croissance, à une croissance de l'ordre de +3% en Chine, à un marché en baisse d'environ 15% en Amérique latine, et d'environ 35% en Russie", a par ailleurs maintenu ses objectifs financiers.

Il continue donc à tabler sur deux milliards d'euros de flux de trésorerie libre sur 2015-2017 et 2% de marge opérationnelle pour la division automobile en 2018, avec une cible de 5% pour la période 2019-2023.

PSA a échappé de peu à la faillite début 2014 grâce à une entrée au capital de Dongfeng et de l'Etat français. M. Tavares pilote depuis un plan de retour à la rentabilité baptisé "back in the race", et PSA a réalisé au premier semestre son premier bénéfice depuis 2011.

Le "contexte externe est un petit peu moins favorable qu'au premier semestre", a résumé M. de Chatillon, mais "nous sommes toujours en avance sur notre plan d'action +back in the race+ et nous sommes très confiants quant à l'atteinte de nos objectifs".

En plein scandale Volkswagen, PSA a par ailleurs dit vouloir "sortir des amalgames" et promis de "publier dès que possible, pour ses principaux véhicules, les consommations en usage client, sous le contrôle d'un organisme tiers indépendant".

Répétant que ses voitures n'ont "jamais été équipées d'un logiciel" de triche contrairement à celles de VW, le groupe a aussi assuré qu'il saurait s'adapter à une baisse tendancielle de la demande de moteurs diesel, qui s'est selon M. de Chatillon "un petit peu accélérée" ces derniers temps en France.

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