PSA: fin des retraites chapeau et "salaire Tavares" validé

Les actionnaires du Groupe PSA (ex-PSA Peugeot Citroën) ont approuvé mercredi la suppression de son régime de retraites chapeau, une mesure décidée après l'affaire Varin, ainsi que la rémunération controversée du président du directoire, Carlos Tavares.

Une résolution validant la suppression du régime de retraites chapeau été adoptée à 79% lors de l'assemblée générale annuelle du groupe automobile, et une autre approuvant la rémunération de M. Tavares a elle recueilli 76,53% des votes.

Transfuge de Renault arrivé à la tête de l'entreprise automobile en difficulté début 2014, M. Tavares a reçu au titre de 2015 un salaire de 5,24 millions d'euros, selon PSA.

Cette forte augmentation par rapport à 2014, où sa rémunération s'était établie à 2,75 millions, avait suscité d'importantes critiques au sein de la classe politique (y compris de la part du premier ministre Manuel Valls) et des syndicats. M. Tavares avait reçu en revanche le soutien du Medef.

Face aux critiques de certains actionnaires présents dans la salle, le président du conseil de surveillance Louis Gallois a souligné que la "quasi totalité des objectifs fixés avaient été dépassés l'an dernier", ajoutant que la société avait "évité le pire grâce au +leadership+ de Carlos Tavares".

Il a indiqué par ailleurs que le groupe mettra en place "une politique de dividendes atteignant 25% du résultat de PSA" en 2017.

Concernant l'attribution, également critiquée par des participants, de 130.000 actions "de performance" à M. Tavares, valorisées 2 millions d'euros, Louis Gallois a expliqué que le groupe avait "repris une pratique qui était celle de PSA dans le passé et qui est celle de la totalité des entreprises du CAC 40".

Il a rappelé que les titres ne seront disponibles "qu'à compter du 31 mars 2019".

Concernant le régime de retraites des dirigeants, les actionnaires ont validé la "suppression du régime de retraite supplémentaire à prestations définies dont bénéficiaient les dirigeants mandataires sociaux et les membres du comité exécutif du groupe, avec effet au 31 décembre 2015".

Cette réforme avait été annoncée au mois de décembre après la polémique suscitée par l'ancien président du directoire Philippe Varin, qui avait dû renoncer fin 2013 aux 21 millions d'euros prévus pour sa retraite chapeau. Il avait néanmoins fini par toucher une retraite de quasiment 300.000 euros par an.

Le dispositif est remplacé par un régime à cotisation définies. Le groupe "ne garantira plus un certain niveau de retraite mais versera un montant annuel directement lié aux résultats du groupe et à sa performance", précise Groupe PSA.

Ce nouveau régime a généré des économies de 34 millions d'euros en 2015, qui ont été redistribuées aux salariés. "Pour les quatre membres du directoire, la charge du nouveau dispositif représente 40% de celle du dispositif précédent; à titre d'exemple la charge pour le président du directoire sera divisée par plus de trois" précise PSA.

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