PSA: départs volontaires pour la 4ème année consécutive

PSA prévoit en 2017 pour la quatrième année consécutive de recourir à des départs volontaires et d'autres mesures pour éviter des "plans collectifs de licenciements économiques avec phase contrainte", selon un document interne consulté lundi par l'AFP.

Le constructeur, qui compte 57.000 salariés dans sa branche automobile en France, a présenté lundi en comité central d'entreprise (CCE) une estimation de ses effectifs pour l'année prochaine.

La CGT dénonce un plan de "départs de moins en moins volontaires", mais les autres syndicats réfutent tout "nouveau plan social" et insistent sur les recrutements prévus.

"Ce qui a été annoncé n'est rien d'autre que ce qui avait été décidé avec les organisations syndicales, 5 sur 6 avaient signé", a réagi en fin de journée François Hollande, lors d'un déplacement en Lorraine.

Dans le détail, côté départs, la direction mise sur une hausse des "mobilités externes sécurisées" (projet professionnel vers un autre employeur, congé de reclassement ou de transition professionnelle, etc.), espérant convaincre "au moins 1.025 salariés" contre 650 espérés en 2016.

En revanche, elle n'envisage que 983 "congés seniors" l'année prochaine, là où près de 1.600 étaient attendus en 2016. Avec ce dispositif, les salariés peuvent partir plusieurs années avant l'âge légal de retraite (jusqu'à 5 ans à Rennes et Poissy), avec 70% ou 75% de leur rémunération brute.

Des congés "longue durée" sont aussi prévus pour environ 125 salariés. Payés 600 euros bruts par mois et assortis d'une prime, ils permettent aux volontaires de quitter l'entreprise pendant deux ans maximum.

"Ce quatrième plan de 2.133 suppressions d'emplois sous forme de préretraite et de départs de moins en moins volontaires est inacceptable et totalement injustifié", a tonné la CGT.

"Ces chiffres sont faux", lui a répondu Xavier Chéreau, responsable des ressources humaines. "L'emploi chez PSA, c'est 1.000 embauches en CDI et 6.000 emplois jeunes pour les 3 années à venir !", a-t-il dit à l'AFP.

Ce n'est "pas un nouveau plan social", simplement des "départs sur la base du volontariat" comme convenu dans l'accord social triennal conclu en juillet avec les syndicats majoritaires (seule la CGT ne l'a pas signé), rappelle de son côté Franck Don (CFTC).

"On recommence, trop timidement, à recruter", mais "le plus dur est derrière nous", réagit Jacques Mazzolini (CFE-CGC).

Il y a "encore un peu d'ajustements à faire", mais le ciel s'éclaircit pour PSA qui a "failli disparaître en 2013", rappelle Christian Lafaye (FO).

Le représentant du premier syndicat du groupe préfère évoquer "l'arrivée de plus de 2.000 jeunes" en 2017, via l'apprentissage, des contrats de professionnalisation ou des stages.

Le groupe de Carlos Tavares prévoit en outre "des mesures de mobilité interne pour plus de 6.000 salariés", un "niveau équivalent aux années précédentes", avec un effort particulier sur les formations.

L'entreprise estime que sa politique d'ajustement des effectifs porte ses fruits. Pour preuve, selon elle, 63% du personnel occupait en juin des métiers "à l'équilibre" (où les compétences sont en adéquation avec les besoins), contre 58% un an auparavant.

Pour François Hollande, qui a notamment visité le site d'ArcelorMittal, "Renault comme Peugeot aujourd'hui réalisent des résultats, ont fait des accords de compétitivité" et "vont recruter des emplois et des contrats à durée indéterminée, de la même manière qu'à Florange".

En 2015, les comptes du Groupe PSA, premier constructeur français avec 2,97 millions de véhicules vendus dans le monde, sont repassés dans le vert avec un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros, une première en cinq ans.

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