PSA confirme son offre au malaisien Proton

PSA souhaite devenir le partenaire stratégique du constructeur automobile malaisien Proton en difficulté et a bien déposé un dossier en ce sens, a confirmé mardi à l'AFP un porte-parole de l'entreprise française. "Nous avons fait une offre à Proton qui s'inscrit dans le cadre du processus initié par Proton et des échanges que nous avons avec eux", a précisé ce pore-parole, alors que le constructeur asiatique est à la recherche d'un "partenaire étranger stratégique" pour se "revitaliser".

"Nous attendons un retour d'ici quelques semaines", a ajouté le porte-parole de PSA, sans donner davantage de détails dans l'immédiat sur le montant de l'investissement auquel le groupe automobile français s'est engagé à consentir au cas où son dossier serait retenu.

Le groupe automobile chinois Geely, propriétaire de Volvo, est également sur les rangs pour prendre une participation stratégique dans Proton, selon l'agence Bloomberg. Geely s'est refusé à tout commentaire.

Proton, né de l'ambition de l'ancien homme fort de Malaisie, l'ex-Premier ministre Mahathir Mohamad, a entamé la production de voitures particulières au début des années 1980 sur la base de modèles Mitsubishi, et a brièvement exporté des véhicules en Europe occidentale au début des années 1990.

L'entreprise est aujourd'hui détenue par le groupe malaisien DRB-HICOM et contrôle entre autres les voitures de sport anglaises Lotus.

Mais Proton souffre d'une baisse des ventes et d'une importante dette.

Le constructeur s'est mis en quête d'un "partenaire étranger stratégique" dont l'entrée au capital lui permettra de "se revitaliser via l'accès à de nouvelles plateformes, des groupes motopropulseurs et des technologies qui amélioreront la gamme", selon un communiqué diffusé le 7 février.

"DRB-HICOM a confiance dans le fait qu'avec le bon partenaire étranger, Proton pourra renforcer sa marque et redevenir un constructeur à succès, comme dans les années 1980 et 1990", selon ce texte. Outre Mitsubishi, Proton a conclu au cours de son histoire des accords avec Honda... et PSA, assemblant des Citroën AX rebaptisées "Tiara".

L'appel d'offres de Proton correspond à la stratégie de PSA consistant à élargir son assise géographique, notamment en se dotant de capacités de production en Asie du Sud-Est. Ce but a été énoncé lors de la présentation du plan quinquennal de développement "Push to pass" le 5 avril 2016.

"L'un des avantages immédiats dont bénéficierait tout constructeur automobile qui établirait un partenariat avec Proton serait la possibilité d'augmenter immédiatement sa capacité de production", l'usine de Proton à 100 km au nord de la capitale Kuala Lumpur étant "faiblement utilisée à l'heure actuelle", selon le communiqué de l'entreprise malaisienne.

Celle-ci a en outre souligné le 15 février, dans un autre communiqué, que la décision sur son futur partenaire serait prise "lors du premier semestre de cette année".

La confirmation de l'intérêt de PSA pour Proton intervient alors que l'entreprise dirigée par Carlos Tavares mène parallèlement des négociations avec le géant américain General Motors pour acquérir ses opérations européennes, à savoir les marques Opel et Vauxhall.

PSA, revenu aux bénéfices en 2015 après avoir été sauvé de la faillite en 2014 par l'intervention de l'Etat français et du groupe chinois Dongfeng, doit publier jeudi matin ses résultats financiers pour 2016.

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