PSA Aulnay: décision prud'hommale pour 161 ex-salariés

Le conseil des prud'hommes de Bobigny, saisi par 161 anciens salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui contestent le motif économique de leur licenciement en mai 2013, dira mardi s'ils étaient fondés à réclamer des dommages et intérêts.

La décision, attendue début décembre, sera rendue le 15 décembre à 09H00, selon leur avocat Fiodor Rilov.

Ces ex-PSA, dont beaucoup d'adhérents au syndicat Sud (minoritaire), contestent la justification économique de leur licenciement lors de la fermeture de cette usine du nord de Paris et reprochent au constructeur automobile de ne pas avoir respecté ses obligations en matière de reclassement.

Ils réclament jusqu'à 100.000 euros de compensations financières.

Le plan de restructuration du groupe PSA Peugeot Citroën, décidé pour remédier au problème de compétitivité du constructeur, s'était soldé par la suppression de 11.600 postes entre fin 2011 et fin 2013.

Sur les 2.700 salariés encore présents à Aulnay au lancement du plan social en juillet 2012, 1.118 ont été mutés au sein de PSA, 1.200 ont retrouvé un emploi salarié ou créé leur entreprise - un chiffre contesté par les syndicats -, 227 sont partis dans le cadre d'un départ volontaire en retraite ou d'un "congé seniors" et 212 ont été licenciés.

Lors de l'audience le 23 juin dernier dans une salle comble, Me Fiodor Rilov s'était employé à démontrer "l'absence de cause économique réelle et sérieuse" aux licenciements décidés par le groupe.

A ses yeux, PSA s'était servi de la crise économique mondiale comme d'un "prétexte" pour mener à bien un projet de délocalisation mûri de longue date.

"La vérité, tout le monde la connaît ! Depuis 2010, ils ont organisé le transfert morceau par morceau de la production d'Aulnay vers Trnava", en Slovaquie, avait lancé l'avocat.

"C'est un mensonge éhonté de dire que l'entreprise ne connaissait pas de difficultés économiques", avait riposté l'avocate de PSA.

Me Rilov avait également fustigé "l'insuffisance manifeste" du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Sur le même fondement, 200 salariés, membres cette fois de la CGT, se sont retrouvés mardi 8 décembre devant la même juridiction sociale à Bobigny.

Leur avocate a elle aussi critiqué des "licenciements d'économie" et une "exécution déloyale" du PSE. Un point contesté par le défenseur de PSA qui a fait valoir que "87% des salariés avaient trouvé une solution dans le cadre du PSE", preuve que le constructeur "s'est parfaitement acquitté de ses obligations de reclassement".

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