PSA Aulnay: 161 ex-salariés fixés aujourd'hui

Ce fut l'un des plus importants plans sociaux de ces dernières années: le tribunal des prud'hommes de Bobigny, saisi par 161 anciens salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui contestent la régularité de leur licenciement en mai 2013, rend sa décision mardi 1er décembre.

Ces ex-PSA, pour la plupart adhérents au syndicat Sud, contestent l'existence d'un motif économique à la fermeture de cette usine du nord de Paris et accusent le constructeur automobile de ne pas avoir respecté ses obligations en matière de reclassement. Ils réclament plusieurs dizaines de milliers d'euros de compensations financières.

Le plan de restructuration du groupe PSA Peugeot Citroën, en difficultés financières, s'était soldé par la suppression de 11.600 postes entre fin 2011 et fin 2013. L'usine d'Aulnay, qui employait 3.000 salariés en 2012, a produit sa dernière voiture, une Citroën C3, en octobre 2013.

Lors de l'audience, le 23 juin dernier dans une salle comble, leur avocat Me Fiodor Rilov s'était employé à démontrer le "caractère illicite" selon lui de l'accord de fin de grève signé entre 550 salariés et la direction.

Après avoir bloqué l'usine pendant quatre mois en 2013 pour s'opposer à sa fermeture, les grévistes avaient accepté de mettre fin au mouvement en échange d'une indemnité supplémentaire de 19.700 euros.

La direction avait fait valoir au contraire que l'accord était parfaitement régulier, dès lors qu'il avait été entériné par les "principales organisations syndicales", dont la CGT, forte de près de 35% des voix auprès des ouvriers, et la CFDT (5%). Sud (12%) n'était pas signataire.

Me Rilov avait également dénoncé le fait que ces licenciements n'avaient "aucune justification économique valable", PSA s'étant selon lui servi de la crise économique mondiale comme d'un "prétexte" pour mener à bien une stratégie de délocalisation mûrie de longue date.

Au total, plusieurs centaines d'anciens salariés, regroupés en fonction de leur appartenance syndicale, ont saisi la justice pour contester les conditions de leur licenciement.

Le 8 décembre, le tribunal des prud'hommes de Bobigny examinera ainsi la demande de la CGT d'Aulnay qui réclame pour sa part que l'indemnité obtenue dans le cadre de l'accord de fin de grève soit élargie à l'ensemble des grévistes.

Selon le syndicat, cette prime a été accordée par la direction "à la tête du client", selon des "critères flous".

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