PSA: -8% au 3ème trimestre, +1,3% sur 2016

Disant subir des effets de change défavorables et un creux commercial avant le lancement de nouveaux modèles, PSA a publié mercredi un chiffre d'affaires en repli de 8% pour le troisième trimestre, marqué aussi par une réduction du périmètre.

Les ventes du groupe automobile français aux trois marques (Peugeot, Citroën et DS) ont atteint 11,4 milliards d'euros contre 12,4 milliards lors de la même période de 2015.

Malgré un "environnement plus difficile" que prévu, son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon s'est dit mercredi "très confiant" dans la capacité du groupe à atteindre les objectifs de son plan stratégique à cinq ans annoncé en avril dernier, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

Si l'entreprise s'est félicitée d'une hausse de ses ventes unitaires mondiales de 10,6% par rapport à la même période de 2015, cette progression est due à la réintégration des immatriculations de Peugeot en Iran, soit 105.000 véhicules sur un total de 681.100 unités écoulées sur le trimestre dans le monde par PSA, selon un communiqué.

Dans la foulée de la levée de sanctions internationales, PSA a signé depuis le début de l'année de nouveaux accords de co-entreprise avec ses partenaires historiques iraniens. Ces derniers, pendant quatre ans, avaient continué à assembler des véhicules Peugeot mais le groupe français ne les comptabilisait pas dans ses statistiques.

Hors immatriculations en Iran, les ventes unitaires mondiales de PSA ont plongé de 8% sur la période. Même en les incluant, le groupe cède la première place française à son rival Renault qui a annoncé mardi soir avoir écoulé 721.741 véhicules dans le monde au troisième trimestre.

PSA a enregistré une contre-performance en Europe, son marché le plus important (-4,3% à 368.200 unités). En Chine et Asie du Sud-Est, deuxième débouché en volume pour le groupe en 2015, les ventes ont quant à elles chuté de 16,5% à 125.900 véhicules.

Il s'agit d'un net décrochage par rapport à la tendance générale des marchés désormais prévue par PSA pour l'ensemble de 2016: +6% en Europe et +15% en Chine.

 

Objectifs à moyen terme maintenus

Le chiffre d'affaires de la division automobile de PSA a baissé de 6,3% à 7,54 milliards d'euros, PSA pointant des "effets négatifs de change" pour 4,7 points de pourcentage.

A la source de ces effets négatifs, M. de Chatillon a en particulier évoqué la livre sterling dans la foulée du vote sur le "Brexit" et le peso argentin.

Le groupe, dans son communiqué, a souligné qu'il se trouvait "à la veille de lancements de produits majeurs au quatrième trimestre" et que ces derniers "ne sont pas encore visibles en immatriculations".

Il s'agit en particulier de la Citroën C3, best-seller de la marque aux chevrons dont la troisième mouture vient d'être présentée, et des nouveaux Peugeot 3008 et 5008, des 4x4 urbains vus au Mondial de Paris.

C'est également sur cette catégorie en pleine expansion que PSA compte pour se relancer en Chine, avait indiqué début septembre son président du directoire Carlos Tavares en inaugurant une nouvelle usine du groupe dans le pays.

Le chiffre d'affaires total de PSA en publié a aussi été affecté par la cession, devenue effective cet été, d'une partie de l'équipementier Faurecia que contrôle le groupe.

Faurecia a publié le 13 octobre des ventes en recul de 10,6% sur le trimestre, notamment à cause de la vente de sa branche pare-chocs à un autre équipementier, Plastic Omnium. Quelque 400 millions d'euros de chiffre d'affaires ont ainsi été éliminés des comptes de PSA de juin à septembre.

Au premier semestre, malgré un chiffre d'affaires déjà en recul, PSA avait affiché un "record de rentabilité" avec une marge opérationnelle de 6,8% pour sa division automobile et doublé son bénéfice net à 1,21 milliard d'euros.

Le plan stratégique "Push to pass" présenté par M. Tavares en avril vise 4% de marge opérationnelle en 2016-2018 et 6% en 2021. En termes de chiffre d'affaires total, PSA a pour but une progression à taux de changes constants de 10% entre 2015 et 2018, et 15% supplémentaires d'ici à 2021.

Ces objectifs restent valables, a indiqué M. de Chatillon mercredi. "L'exécution de notre plan +Push to pass+ est sur les rails", a-t-il dit en assurant que les efforts de compétitivité et de réduction des coûts se poursuivaient.

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