Portugal: PSA craint l'"instabilité gouvernementale"

Le président du directoire du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, le Portugais Carlos Tavares, estime que son pays d'origine "ne peut pas se payer le luxe d'une instabilité gouvernementale" résultant des élections législatives prévues le 4 octobre.

Quel que soit le vainqueur des élections, "changer brutalement de direction au moment où la reprise est en train de faire surface, peut ne pas être dans l'intérêt des Portugais", dit-il dans un entretien publié lundi par le journal portugais Diario economico.

Selon les sondages, ni la coalition de droite sortante ni le Parti socialiste semblent en mesure de dégager une majorité absolue. Les deux camps sont au coude à coude, avec une légère avance du PS (36% des intentions de vote) sur l'alliance formée par le Parti social-démocrate (PSD) et le CDS (35%).

Alors que la formation d'un gouvernement pourrait s'avérer difficile, "une certaine stabilité" est nécessaire pour permettre aux "Portugais de tirer les bénéfices des efforts déployés pendant la crise", plaide le numéro un de PSA.

Quant aux investisseurs, ils ont besoin d'une "certaine visibilité et continuité" sur un plan fiscal pour prendre des décisions à long terme, qui ne sont pas toujours compatibles avec le calendrier électoral, estime-t-il.

Au bord du défaut de paiement, le Portugal avait dû solliciter en avril 2011 une aide internationale de 78 milliards d'euros. En contrepartie, le pays a mis en oeuvre un sévère programme de rigueur et de réformes.

Pour assurer la pérennité de son usine à Mangualde au nord du Portugal, le constructeur automobile a décidé en juin d'investir 48 millions d'euros pour y installer la plateforme de fabrication d'un nouveau modèle utilitaire, Citröen K9, produit conjointement avec l'unité PSA à Vigo au nord-ouest de l'Espagne.

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