Plastic Omnium profite de la reprise de l'industrie auto en 2023

L'équipementier Plastic Omnium a publié jeudi des résultats 2023 en légère hausse, profitant de la reprise de la production automobile mondiale.

Le chiffre d'affaires consolidé du groupe a progressé de 20,8% sur un an, à 10,3 milliards d'euros.

Il dépasse ainsi pour la première fois les 10 milliards d'euros sur l'année, porté par ses activités classiques sur les pare-chocs et les réservoirs, mais aussi par ses acquisitions dans le domaine de l'éclairage (AMLS Osram, Varroc).

Fournisseur de Stellantis, Renault ou Tesla, le groupe de la famille Burelle a fortement accéléré au premier semestre 2023, après une année 2022 ralentie par les pénuries de composants électroniques qui affectaient ses clients.

Le second semestre 2023 a été plus calme avec "un marché impacté par des volumes de production plus faibles qu'attendus pour les véhicules électriques chez les constructeurs traditionnels" et la grève des ouvriers américains de l'automobile, a précisé le groupe dans un communiqué.

L'année 2023 a été "marquée par une inflation élevée qui a porté principalement sur l'énergie et les salaires" mais le groupe "a réussi à limiter cet impact grâce à la conclusion de discussions engagées avec les acteurs de la filière automobile", et a pu "contenir la hausse des coûts salariaux", a-t-il expliqué.

Plastic Omnium (PO) a engrangé un bénéfice net de 163 millions d'euros, en légère baisse (-2,7%) à cause de l'augmentation des frais financiers.

Sa marge opérationnelle est diluée par ses nouvelles activités dans l'éclairage et baisse à 3,8% du chiffre d'affaires, contre 4,3% en 2022. A 395 millions d'euros, elle est cependant supérieure à ses objectifs ajustés fin octobre 2023.

"On est très satisfaits pour cette première année du nouveau PO", après ses acquisitions dans l'éclairage, s'est félicité son directeur général Laurent Favre en conférence de presse. "On attaque l'année 2024 conscients de la situation du marché, mais déterminés".

"Carnet de commandes record"

Plastic Omnium a enregistré un "carnet de commandes record" en 2023, équivalent à deux années de chiffre d'affaires, a souligné M. Favre.

Alors que l'équipementier réalise 60% de son chiffre d'affaires actuel en Europe, 50% de ses commandes ont été passées hors de la région, notamment aux Etats-Unis. "On veut croître surtout hors d'Europe" car le marché européen "offrira moins de perspectives", a-t-il expliqué.

L'Europe est "le marché le plus contraint" par des règlements et la faiblesse de ses exportations, comparé à l'Asie et à l'Amérique du Nord.

En Chine, où le groupe réalise 10% de son chiffre d'affaires, "on ne peut pas ne pas être présents, mais y être trop exposé est dangereux", a précisé M. Favre. "Les constructeurs chinois y prennent des parts de marché" et, à terme, "n'auront probablement plus besoin de partenaires étrangers", a-t-il souligné.

Les commandes du groupe s'électrifient aussi très vite, même si les pièces fournies ne sont pas forcément liées à la motorisation: 50% du carnet concerne des voitures électriques, contre 15% du chiffre d'affaires 2023.

Pour l'année 2024, avec un marché automobile mondial prévu en légère baisse, le groupe a annoncé des objectifs non chiffrés, comprenant une "amélioration de tous ses agrégats financiers" et "une hausse maîtrisée des investissements".

Le groupe adapte son empreinte industrielle, notamment dans les réservoirs à essence, dont le marché va ralentir en Europe avec l'électrification des voitures.

Le groupe a annoncé la fermeture de son usine de Rottenburg, en Allemagne, pour transférer ses activités en Slovaquie, tandis qu'une partie des salariés de l'usine de Compiègne (Oise) devrait être transféré dans un grand site de réservoirs à hydrogène, en construction à proximité.

Laurent Favre se dit favorable un report éventuel de l'interdiction des voitures thermiques en Europe, prévue en 2035.

"Il est nécessaire que le marché soit plus électrifié", mais "on ne résoudra pas ce problème (des émissions de CO2) en obligeant les gens à acheter des voitures électriques qui sont trop chères", a-t-il argumenté, plaidant plutôt pour des primes à la casse pour renouveler le parc automobile.

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