Plastic Omnium : bénéfice à +9,5%... et concurrence obligée

Plastic Omnium a publié mercredi un bénéfice net part du groupe en hausse de 9,5% à 155,3 millions d'euros pour le premier semestre et prévoit de poursuivre sa "croissance rentable" lors du reste de l'année, marquée par une importante acquisition.

L'équipementier, qui réalise la très grande majorité de ses ventes dans le secteur automobile, a vu son chiffre d'affaires consolidé croître de 7,5% sur la période à 2,66 milliards d'euros, tandis que sa marge opérationnelle s'est encore améliorée, dépassant 10%, a-t-il précisé dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires économique, qui inclut les quote-parts des co-entreprises, a pour sa part atteint 3,18 milliards d'euros, une progression de 8% (11% à changes constants).

La croissance des ventes est exclusivement due à la division automobile (+8,7%, à 2,99 milliards d'euros), la branche "environnement" se repliant de 2,9% à 186,7 millions d'euros. Plus connue du grand public puisqu'elle fabrique des conteneurs à déchets, cette dernière représente à peine plus de 5% de l'activité.

L'entreprise familiale dirigée par Laurent Burelle a une nouvelle fois amélioré sa rentabilité opérationnelle au premier semestre 2016. La marge opérationnelle atteint 10,1% (+0,5 point), à 267,4 millions d'euros.

Si le flux de trésorerie libre régresse de 14% à 92 millions d'euros, le ratio d'endettement net sur capitaux propres au 30 juin passe de 30% à 20%, une proportion faible.

C'est dans la région Europe-Afrique, premier marché avec 55% du chiffre d'affaires, que Plastic Omnium connaît la plus forte progression de ses ventes: +11,8%.

L'Asie (17% de l'activité) s'avère également dynamique à +6%, bien qu'affectée par les changes. L'Amérique du Nord, où Plastic Omnium obtient 26% de son chiffre d'affaires, croît mais à un rythme plus modéré (+3,5%), tandis que l'Amérique du Sud, qui chute de 9,3%, ne représente que 2% de l'activité totale.

 

Création forcée d'un concurrent

Plastic Omnium fait valoir que "le développement des systèmes SCR de dépollution des véhicules diesel se confirme au niveau mondial, avec une hausse de 37% sur le semestre pour atteindre un chiffre d'affaires de 129 millions d'euros dont deux tiers réalisés en Europe".

Acronyme anglais de "réduction catalytique sélective", le système SCR dissout les oxydes d'azote (NOx), émissions polluantes mises en lumière par le scandale Volkswagen.

La deuxième moitié de 2016 sera marquée pour Plastic Omnium par l'intégration d'une importante acquisition, l'activité pare-chocs de son concurrent Faurecia.

Cette opération à 665 millions d'euros financée sur fonds propres doit devenir effective vendredi après avoir reçu le feu vert de la Commission européenne. Elle va permettre à Plastic Omnium de porter son chiffre d'affaires économique annuel "pro forma" à quelque 7,5 milliards d'euros contre 5,98 milliards réalisés en 2015.

La Commission, au nom du maintien d'une "pression concurrentielle suffisante", a toutefois exigé de Plastic Omnium qu'elle cède, à un tiers non encore identifié, sept installations industrielles sur les 22 initialement incluses dans le contrat.

D'ici là, une société distincte baptisée "Auto Exteriors Europe" (AEE) va être créée. Contrôlée à 100% par Plastic Omnium, cette entreprise de 2.000 salariés ne pourra toutefois pas être gérée par la maison-mère et se retrouvera éventuellement en concurrence avec elle.

Plastic Omnium est à la recherche d'un acheteur, et nombreux sont ceux qui se sont manifestés, équipementiers ou fonds d'investissement, a affirmé mercredi M. Burelle, tout en refusant de donner un délai ou un montant.

L'activité reprise de Faurecia représente 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel, et permet à Plastic Omnium de fournir les constructeurs allemands haut de gamme. L'entreprise en escompte dans l'immédiat "une marge opérationnelle annuelle de 50 millions d'euros" puis "un montant annuel de 70 millions d'euros de synergies à l'horizon 2019".

Côté perspectives, d'ici à la fin de l'année, la société affirme qu'elle sera portée "par la même dynamique qu'au premier semestre et continuera sa croissance rentable et génératrice de cash-flow libre".

Elle ne mentionne pas de chiffres, alors qu'elle avait jusqu'ici dit viser une "surperformance de l'ordre de 5 points de la production automobile mondiale, attendue en hausse de 2 à 3%" à périmètre constant. Le contrat semble déjà rempli puisque l'entreprise a fait 9,7 points de mieux que le marché au premier semestre.

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