PFA: Luc Chatel craint une taxe sur le poids des véhicules

Le président de la Plateforme automobile (PFA), , qui représente les entreprises du secteur en France, s'inquiète d'une possible nouvelle taxe sur le poids des véhicules, dans une interview au quotidien L'Opinion publiée mardi.

"Le gouvernement nous dit, pas d'augmentation d'impôts pour compenser les dépenses liées au Covid, mais il y a sur la table une taxe à 4,4 milliards d'euros, à travers notamment une nouvelle taxation de la masse des véhicules, et qui pèserait sur les consommateurs", a déclaré M. Chatel.

"Au fond, tous les six mois, à chaque projet de loi de finance ou de loi de finance rectificative, les cartes de la fiscalité sont rebattues. C'est ubuesque", a-t-il dit.

"Ce malus impacterait 70% des voitures produites en France au moment où l'on veut lancer un programme de localisation de l'automobile du futur dans notre pays", assure M. Chatel.

Le président de la PFA redoute aussi une réduction des subventions à l'achat d'automobiles dans le projet de loi de finances pour 2021, quelques mois après l'annonce d'un grand plan de soutien à un secteur fortement touché par la pandémie.

"Nous demandons d'abord et avant tout de la stabilité et de la visibilité dans les dispositifs qui sont annoncés. Ce qui nous fait peur aujourd'hui c'est qu'on est en train de revenir sur cette stabilité", a-t-il expliqué.

"Quatre mois après l'annonce du plan de soutien par le président de la République, on a sur la table des propositions visant à baisser à nouveau le bonus à l'achat et à accroître la sévérité du malus. On va revenir sur des principes actés juste avant l'été", a critiqué l'ancien ministre.

M. Chatel estime "à 60.000 a minima le nombre d'emplois menacés au coeur de cette crise, soit 15% des 400.000 emplois que compte la filière".

Il a rappelé que le marché automobile français devrait reculer au total de 25% sur l'année 2020, après une chute historique au printemps liée au confinement. Pire, la production en France devrait reculer de 40%, entre 1,3 et 1,4 million de véhicules, contre 2,2 millions l'an dernier.

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