Opteven: 2019, l'année de tous les changements

Premières acquisitions, implantation en Allemagne, emménagement dans un nouveau siège... l'année 2019 aura été celle des grandes premières pour Opteven, l'assureur de la mobilité.

L'ancienne filiale française basée à Calais de l'automobile club britannique, le Royal Automobile Club (RAC), est devenue il y a dix ans une société indépendante, avec son siège en métropole lyonnaise.

A côté de son métier d'origine - porter secours aux automobilistes en rade sur le bord de la route - l'entreprise a développé une seconde activité, la garantie panne mécanique - la prise en charge de réparations non liées à un accident.

"Ce sont deux marchés en croissance: les consommateurs supportent de moins en moins bien les aléas liés aux déplacements", note le PDG Jean-Matthieu Biseau, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Ce que l'on vend, c'est la réactivité au téléphone, des décisions prises rapidement, avec le sourire", assure-t-il.

A l'arrivée de l'actuelle équipe de direction, en 2001, l'entreprise réalisait 10 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 60 personnes. Elle en fait désormais 180 millions, avec un effectif de 600 salariés.

"Nous doublons de taille tous les 4,5 ans", se félicite M. Biseau.

Et ce développement se fait sans appel au marché. "Comme toutes les compagnies d'assurances, nous générons pas mal de cash. Cela nous permet de faire de la croissance sans faire appel à la dette ou à nos actionnaires". En l'occurrence, le fonds Ardian, majoritaire, à côté de quelque 150 salariés actionnaires.

 

Leader européen

Depuis cinq ans, l'entreprise a engagé son internationalisation - dans le seul métier de la garantie panne mécanique.

Ses clients: les constructeurs (pour leurs offres du type "Garantie or") et distributeurs automobiles, les sociétés de financement auto, les loueurs longue durée, les assureurs....

"Opteven prenant en charge financièrement le coût de la réparation, il s'agit d'un métier plus proche de celui d'assureur +classique+" que celui de l'assistance", relève M. Biseau.

"Sur ce marché, nous avons l'ambition d'être leader européen, ce qui passe par une présence physique sur les cinq principaux marchés" du continent, souligne pour sa part le directeur général délégué Albert Etienne.

Car les clients du groupe recherchent des partenaires capables d'intervenir sur tous leurs marchés. "Cette présence européenne est un vrai élément différenciant", d'autant que n'existent pas de concurrents de taille comparable à celle d'Opteven, relève M. Biseau.

Outre la France, Opteven dispose désormais d'équipes en Espagne, en Italie, en Angleterre et, "depuis peu" en Allemagne.

Le groupe s'est vu confier par Volkswagen la gestion de sa garantie sur les véhicules d'occasion pour toute l'Europe, jusqu'ici assurée en interne.

Pour gérer ce contrat de prestige, Opteven va ouvrir au premier trimestre 2020 un plateau technique de 40 personnes à Berlin. Qu'il compte bien utiliser dans un second temps pour "aller chercher d'autres clients"...

En Grande-Bretagne, pour se protéger des conséquences du Brexit, l'entreprise est en passe de finaliser l'acquisition de WMS, une société basée près d'Oxford, qui réalise environ 18 millions d'euros de volume d'affaires, essentiellement auprès de garagistes indépendants.

Ce ne sera que la deuxième acquisition de l'histoire du groupe, qui avait fait le premier pas début 2019 avec la reprise des activités "garantie panne mécaniques" de l'Espagnol Mapfre en France.

En fin d'année, le groupe a quitté son siège pour emménager dans le nouveau quartier de la Soie, toujours dans la ville de Villeurbanne. Les deux bâtiments que le groupe s'est fait construire lui offrent 7.500 mètres carrés de bureaux, soit 50% de surface en plus. "On a de la marge pour accompagner notre croissance" , note M. Biseau.

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