Novares sort du redressement judiciaire après un accord avec ses créanciers

Le tribunal de commerce de Nanterre a validé jeudi un plan de continuation pour l'équipementier automobile français Novares qui met fin à une procédure de redressement judiciaire, après un accord de financement avec les créanciers, a-t-on appris auprès de l'entreprise.

Victime de la crise du coronavirus, la holding de Novares avait été placée fin avril en redressement judiciaire, ouvrant la porte à un éventuel rachat de l'entreprise. Ce spécialiste des pièces en plastique pour les moteurs, les tableaux de bord ou l'extérieur des voitures emploie 12.000 salariés dans 22 pays, dont 1.350 en France.

"On a le financement pour rouvrir nos usines graduellement et continuer la fourniture de nos clients", a déclaré à l'AFP le directeur général Pierre Boulet. Le tribunal a retenu le plan de continuation qui a "recueilli 84% des suffrages des créanciers et 100% des suffrages des actionnaires et des managers", a-t-il ajouté.

Les banques ont accepté de transformer une partie de leurs créances en actions de l'entreprise. Ainsi, 260 millions d'euros de dettes seront abandonnées en échange de 25% du capital.

Les actionnaires historiques - le fonds d'investissement Equistone qui possède 72% du capital et la banque publique d'investissement Bpifrance à 15% - vont rester au capital, a indiqué M. Boulet à l'AFP. L'équipe de direction de l'entreprise restera inchangée.

Quelque 75 millions d'euros auront été apportés par les actionnaires pour refinancer Novares, et l'entreprise doit bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat de 71 millions d'euros.

"On aura réussi à faire un redressement judiciaire en 28 jours, un record", s'est félicité M. Boulet, rendant hommage aux services de l'Etat qui ont été "très réactifs".

La procédure avait été enclenchée en raison de négociations entre banques et actionnaires qui traînaient en longueur.

Avec la plupart de ses usines arrêtées au plus fort de la crise du Covid-19, l'entreprise subissait une perte de trésorerie de 4 millions d'euros par jour et avait estimé à 115 millions d'euros le besoin d'argent frais nécessaire pour assurer le redémarrage de la production.

Sept candidatures avaient été enregistrées pour un éventuel rachat de Novares, qui n'est désormais plus d'actualité. Mais seuls deux fonds de pension américains avaient maintenu une offre jusqu'au bout.

Tout n'est pas réglé pour l'équipementier, qui craint de devoir réduire ses effectifs en raison de la crise du marché automobile mondial. A ce jour, de nombreuses usines ont repris l'activité, mais la plupart tournent entre 30% et 70% de leur capacité, faute de demande, a expliqué M. Boulet. Il table sur une perte de chiffre d'affaires de 20% au total en 2020 par rapport aux prévisions.

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