Nouvelle tentative de relance des Solex en France

La société de vélos à assistance électrique (VAS) Easybike a commencé jeudi à produire des Solex à Saint-Lô dans l'espoir de relancer la marque mythique disparue dans les années 2000, a annoncé la PME.

Les premiers vélos à assistance électriques (VAE) Solex assemblés à Saint-Lô devraient être mis en vente "fin janvier début février", a précisé lors d'une conférence de presse sur le site de production Grégory Trébaol, directeur général d'Easybike, la PME à l'origine de cette relance.

"Solex fait partie du patrimoine français. C'est ce qui va nous permettre d'apporter quelque chose de différenciant par rapport à un simple vélo électrique", a ajouté le fondateur d'Easybike qui a produit 15.000 VAE en 2016 de marque Easybike et Matra, dont 7.000 à 8.000 en France, à Saint-Lô. Les vélos de marque Easybike sont pour la plupart fabriqués en Chine et à Taïwan, les Matra à Saint-Lô.

Jeudi, une quinzaine de salariés habillés pour l'occasion de pulls marins estampillés Solex travaillaient à l'assemblage des premiers VAE de cette marque, devant les élus locaux et les journalistes invités à visiter la rutilante usine de 4.000 m2.

"Notre objectif est d'en produire 3.500 cette année" soit 15% de la production du groupe Easybike, a précisé M. Trébaol.

Easybike emploie une trentaine de personnes sur ce site, a indiqué Benoît Carrelet, son directeur. Rayons et jantes sont fabriqués par Mach1 à Saint-Etienne. Les autres pièces sont importées: les cadres viennent d'Asie tandis que les moteurs Bosch sont fabriqués en Allemagne et en Hongrie.

 

Croissance de 20 à 30% par an

Unique site de production de la PME en France, l'usine de Saint-Lô est née après le rachat par Easybike en 2013 de la société locale Mobiky qui employait "5 à 6 personnes", et, en 2014, des VAE Matra, fabriqués par Lagardère à Romorantin (Loir-et-Cher). Selon M. Carrelet, une quarantaine de personnes travaillaient sur les VAE Matra à Romorantin. Mais l'usine de Saint-Lô est "plus efficiente" que celle de Lagardère dans le Loir-et-Cher et a donc besoin de moins de personnel, a précisé le directeur du site.

Easybike a pour objectif de vendre les Solex dans 50 à 60 points de vente d'ici à fin juin en France, selon le DG.

Fondée en 2005 et basée à Paris, Easybike emploie 55 personnes au total, contre 25 en 2013.

La PME affiche une croissance de 20 à 30% par an de son activité, pour un chiffre d'affaires de 11 millions d'euros en 2016.

C'est la troisième fois depuis 1995 qu'une société tente de relancer la légendaire marque Solex. La précédente tentative date de 2009 et la production était en Chine. Le groupe Cible, à l'origine de cette relance, avait vendu 3.000 Solex.

Les Solex version Easybike seront vendus entre 1.800 et 3.000 euros selon la gamme. Un prix plus élevé que celui de la version chinoise. "Le coût de fabrication est de 100 euros supérieur par vélo", admet M. Trébaol.

Pour cette usine, Easybike a bénéficié d'un prêt de 3,9 millions euros des collectivités locales, soit le coût de l'usine, remboursable sur 20 ans.

De 7 à 8 millions de Solex avaient été vendus depuis sa première commercialisation en 1946 jusqu'à l'arrêt de la production par Motobécane en 1988. Le vélo fonctionnait alors avec un mélange d'huile et d'essence.

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