Présentée, de source proche du dossier, comme essentiellement "opérationnelle" et prévue de longue date, la réunion au siège de l'Alliance intervient au lendemain d'un conseil d'administration de Nissan au cours duquel M. Saikawa a exclu la convocation d'une assemblée générale d'actionnaires de Nissan, réclamée par Renault.
Le groupe japonais a par ailleurs échoué lundi à nommer un remplaçant à M. Ghosn à sa tête.
Des questions de gouvernance se posent à la tête de l'Alliance, incarnée juridiquement par la société Renault-Nissan b.v. (RNBV) basée aux Pays-Bas, est détenue à parité par les deux constructeurs.
Au sein du directoire, Renault et Nissan désignent le même nombre de membres (cinq), mais le groupe français nomme le PDG, qui a une voix prépondérante en cas d'égalité parfaite lors des votes.
Nissan a confirmé la présence de M. Saikawa à cette réunion de l'Alliance qui devrait durer jusqu'à mercredi.
Contactés par l'AFP, les membres de l'Alliance n'ont pas confirmé la participation du directeur général de Renault Thierry Bolloré.
L'Alliance est devenue en 2017 le premier constructeur mondial. Les trois entreprises partagent des usines, disposent de plateformes d'assemblage communes et font des achats ensemble, des synergies destinées à réduire les coûts de production.
Si officiellement, les membres de l'Alliance affichent leur attachement à son bon fonctionnement, ce rendez-vous entre les trois constructeurs survient alors que les relations entre Renault et Nissan se sont récemment détériorées.
Au contraire de Nissan, Renault n'a pas déchu M. Ghosn de son poste à la tête du groupe.
Carlos Ghosn est poursuivi au Japon pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières japonaises environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus durant cinq années, de 2010 à 2015.
Il est en outre soupçonné d'avoir fait de même entre 2015 et 2018 pour un montant de 4 milliards de yens (31,1 millions d'euros).
Nissan a également été inculpé dans cette affaire en tant qu'entité morale.
Renault détient actuellement 43,4% du capital de Nissan, ce dernier possédant en retour 15% de Renault.
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