Nouvelle gouvernance pour Renault-Nissan-Mitsubishi

Le patron de Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a prôné mercredi le partage des responsabilités, aujourd'hui largement concentrées entre ses mains, dans la future gouvernance des différentes marques et de l'alliance automobile.

M. Ghosn est PDG de l'alliance et du groupe Renault, mais a quitté les commandes opérationnelles de Nissan en février 2017. Selon les Echos, le groupe français lui chercherait un successeur, avec l'objectif de le désigner le mois prochain.

L'actuel PDG de l'alliance a "recommandé à ce que l'on ne mette plus qui ce soit dans des situations comme ça", à savoir à la tête de plusieurs entités de ce géant de l'automobile simultanément, a-t-il dit lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

M. Ghosn est également président du conseil d'administration de Mitsubishi depuis fin 2016.

L'alliance "a été obligée de le faire à un moment de son histoire" pour la consolider mais "je pense que cela est intenable à terme", a-t-il ajouté.

On va "voir des évolutions qui vont dans le sens de responsabilités séparées", a-t-il encore dit.

À la question de savoir si son mandat à la tête du groupe Renault allait être renouvelé en juin 2018, date de l'échéance de son actuel mandat, M. Ghosn a répondu: "c'est une décision qui se prendra avec le conseil, qui représente les actionnaires autour d'une feuille de route".

Cette feuille de route concernera principalement "les conditions de mise en pratique des stratégies définies par Renault et l'alliance" sur les quatre années à venir, selon lui.

Selon les Echos, le groupe Renault veut désigner le successeur de M. Ghosn en février pour que les actionnaires du constructeur automobile français puissent valider cette nomination lors de la prochaine assemblée générale, prévue le 15 juin.

M. Ghosn, 63 ans, resterait président de Renault, dans le cadre d'une scission des fonctions de président et de directeur général, avait précisé Les Echos. Il continuerait également de présider l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

L'alliance a revendiqué mercredi, par la voix de son président, la place de premier constructeur automobile mondial en 2017, hors poids lourds, avec 10,6 millions de véhicules vendus.

- Hausse du dividende -

Interrogé sur la rôle et la présence de l'Etat au capital de Renault, M. Ghosn a souligné qu'il intégrait les préoccupations de son actionnaire dans le fonctionnement du groupe.

"La présence de l'Etat dans le capital de Renault est un fait historique", a-t-il rappelé.

"A 15%, il est ce qu'il est, nous ne choisissons pas nos actionnaires, nous avons les actionnaires que nous avons, nous traitons avec eux. Nous intégrons leurs préoccupations dans le management de l'entreprise", a ajouté M. Ghosn.

L'Etat a cédé près de 5% du capital en novembre, ramenant sa participation à 15,01%.

L'acquisition de titres Renault il y a deux ans par l'Etat pour obtenir les droits de vote double au sein du groupe avait déclenché des mois de crise en 2015 entre le japonais Nissan et le gouvernement français, avant un compromis encadrant l'influence de l'Etat au sein de l'entreprise automobile.

M. Ghosn et l'actuel président de la République, alors ministre de l'Economie, s'étaient accrochés à cette époque sur cette question.

Interrogé sur le dividende qui sera versé par Renault au titre des résultats 2017, M. Ghosn a annoncé qu'il "sera augmenté".

"On ne peut pas annoncer des résultats comme ça et ne pas augmenter le dividende. Il y aura une augmentation du dividende. Ce sera une décision du conseil d'administration dans les mois prochains", a-t-il ajouté.

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