Note de Mitsubishi abaissée de 2 crans par SP

L'agence de notation financière Standard and Poors (SP) a dégradé lundi de 2 crans, à "BB-", la note de crédit à long terme du constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors, à cause des maquillages de données concernant la consommation de ses véhicules.

SP laisse en outre planer la menace d'une autre sanction en conservant une perspective négative et en insistant sur le fait que la gouvernance de Mitsubishi Motors (dont Nissan doit devenir le premier actionnaire) a été pour le moins "déficiente", avec deux scandales retentissants depuis le début des années 2000.

"La falsification des données et son impact exercent une pression à la baisse sur nos évaluations des profils de risques commerciaux et financiers de l'entreprise", justifie l'agence dans un communiqué.

Avant de se prononcer plus avant, S&P dit vouloir "examiner l'impact de la fraude sur les ventes d'automobiles de Mitsubishi Motors au Japon et à l'étranger, ainsi que les performances opérationnelles de l'entreprise, les niveaux de ses fonds de roulement et ses flux de trésorerie".

S&P insiste sur le fait que le risque est d'autant plus élevé pour Mitsubishi Motors que le constructeur n'a qu'un éventail limité de d'automobiles, des mini d'une part (moins de 660 cm3) et des modèles sportifs 4x4 de l'autre.

Les indemnisations et éventuelles autres sanctions pécuniaires auxquelles est exposé le groupe risquent de le placer dans une situation financière délicate.

S&P ajoute cependant que, "si elle est réalisée, une injection de capital prévue par Nissan et une alliance stratégique entre les deux entreprises pourraient quelque peu soutenir les profils de risques commerciaux et financiers de Mitsubishi Motors".

"Mais il faudra plus de temps avant que nous puissions refléter ceci dans notre notation", prévient-elle, disant vouloir faire porter son attention "sur les détails et le calendrier de la coopération dans les achats, le partage des coûts de recherche et de développement, et l'utilisation conjointe des usines".

Mitsubishi Motors avait, le 20 avril, fait part de manipulations de données sur quatre modèles pour embellir leurs performances énergétiques. Le groupe a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans, les "doutes" portant sur plusieurs modèles.

Nissan a annoncé la semaine passée son intention d'aider son compatriote et déjà partenaire, en injectant des fonds pour prendre 34% de son capital. Il s'agit d'une intention qui doit encore être confirmée au vu de l'état réel de la situation de Mitsubishi Motors.

kap/spi

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