Nissan prévoit d'investir "170 à 180 milliards de yens sur les six prochaines années" (plus d'1,3 milliard d'euros) dans ces mesures et plus largement la modernisation des sites, a déclaré Yasuhiro Yamauchi, directeur de la compétitivité, lors d'une conférence de presse au siège à Yokohama (banlieue de Tokyo).
Quelques mois à peine après avoir constaté de mauvaises pratiques dans la phase finale de contrôle des automobiles, le groupe - partenaire du Français Renault et du Japonais Mitsubishi Motors - avait révélé début juillet la falsification de valeurs lors de tests destinés à mesurer l'économie de carburant et les émissions de gaz d'échappement.
"Les deux problèmes ont une cause commune: une très faible conscience de la gravité de la violation des règles d'inspection", a observé M. Yamauchi, qui a mis en cause "une focalisation sur la réduction des coûts" aux dépens de "la sécurité, la qualité, l'environnement".
"Les priorités ont été mal évaluées et il y avait un manque de connaissance de la part des managers de ce qui se passait dans les usines", a-t-il poursuivi.
Les inspecteurs se contentaient de mesures montrant que les véhicules étaient conformes aux normes et arrangeaient les chiffres pour qu'ils répondent pleinement aux critères les plus stricts du constructeur, afin de gagner du temps, selon les explications données.
De 2013 à juillet dernier, 1.205 voitures sur un échantillon de 2.172 testées ont été concernées, selon les conclusions du rapport détaillé soumis mercredi au ministère des Transports.
L'enquête menée au cours de l'été a en outre révélé d'autres irrégularités dans les procédures d'inspection, en lien par exemple avec la structure (poids, largeur...) et avec divers équipements du véhicule.
Nissan a déjà pris 58 nouvelles dispositions après la précédente affaire qui avait éclaté à l'automne 2017. Il en ajoute toute une série pour prévenir de tels incidents: augmenter le nombre d'inspecteurs (670 employés vont être recrutés), mieux les former, renforcer la supervision, conduire des contrôles inopinés...
"Des vérifications complètes sont menées dans l'ensemble de la compagnie", pas seulement au niveau des inspections, a assuré M. Yamauchi, "pour identifier d'autres risques potentiels".
De son côté, Suzuki, autre constructeur japonais affecté par une affaire de tests réalisés de manière inappropriée, a révélé mercredi que les problèmes portaient sur un plus grand nombre de véhicules qu'indiqué en août (6.883 véhicules, soit près de la moitié de ceux soumis à des tests entre 2012 et 2018).
Par ailleurs, les émissions de 2.737 véhicules ont été falsifiées alors qu'elles n'étaient pas conformes aux niveaux requis.
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