Nissan vend ses batteries à un fonds d'investissement

Le constructeur d'automobiles japonais Nissan, pionnier de la voiture électrique dans le monde avec la Leaf, a annoncé mardi un accord de vente de son activité de batteries au fonds privé d'investissement GSR Capital.

Nissan avait fondé en 2007 avec son compatriote NEC la compagnie Automotive Energy Supply Corporation (AESC), qui fabrique des batteries lithium-ion pour ses Leaf assemblées au Japon, ainsi que pour certains modèles hybrides (essence-électricité).

Le groupe automobile, partenaire du français Renault, va d'abord prendre le contrôle total de la co-entreprise en rachetant les 49% possédés par NEC et sa filiale NEC Energy Devices, avant de transférer le tout à GSR.

La transaction, qui doit être bouclée d'ici à fin 2017, couvre aussi les sites de production de batteries de Nissan aux Etats-Unis, plus précisément dans le Tennesse (Smyrna), et au Royaume-Uni, à Sunderland. Des actifs situés à Oppama, en banlieue de Tokyo, sont également concernés.

Les modalités financières n'ont pas été précisées.

"C'est une opération gagnant-gagnant pour AESC et Nissan", a commenté le nouveau PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, cité dans un communiqué. "Elle permettra à AESC de mettre à profit le vaste réseau et les investissements de GSR pour étendre sa clientèle et augmenter sa compétitivité, ce qui en retour contribuera à améliorer la compétitivité de Nissan dans l'électrique". Ce dernier aura aussi davantage de latitude pour se fournir ailleurs si besoin.

De son côté, GSR promet d'accélérer les investissements en R&D, "d'étendre la capacité de production aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon et d'établir de nouvelles usines en Chine et en Europe".

Les effectifs seront maintenus, précise Nissan qui conserve pour sa part l'essentiel des fonctions de R&D.

Parallèlement, NEC négocie la vente au même fonds d'investissement de NEC Energy Devices, société qui développe les principaux composants des batteries, dont leurs électrodes. Le groupe d'informatique et de télécommunications aura ainsi parachevé l'abandon de ce domaine pour se concentrer sur d'autres équipements et systèmes pour les professionnels.

Après leur désengagement, reste leur compatriote Panasonic, partenaire de l'américain Tesla, parmi les acteurs dominants d'un marché stratégique, les batteries étant au coeur de la bataille des constructeurs d'automobiles pour augmenter l'autonomie, point faible des automobiles électriques.

S'y ajoute la société GS Yuasa qui, selon le journal Nikkei, va produire en masse à compter de 2020 de nouvelles batteries lithium-ion capables de doubler l'autonomie des petites voitures électriques. Cela se ferait via une société détenue conjointement avec la maison de commerce Mitsubishi Corporation et le constructeur d'automobiles Mitsubishi Motors, détenu au tiers par son compatriote Nissan.

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