Nissan : résultats affectés par le scandale de certifications

Le constructeur automobile japonais Nissan, allié de Renault et Mitsubishi Motors, a abaissé mercredi sa prévision de bénéfice opérationnel pour son exercice en cours 2017/18, en raison de l'impact négatif attendu de son scandale de certifications de véhicules neufs au Japon.

Il s'attend désormais à un gain d'exploitation de 645 milliards de yens (4,88 milliards d'euros au cours actuel) sur l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera le 31 mars, soit un repli de 13% sur un an, contre une prévision précédente de 685 milliards de yens.

Le groupe a en revanche maintenu ses prévisions annuelles de bénéfice net, à 535 milliards de yens (-19,4% sur un an), et de chiffre d'affaires, à 11.800 milliards de yens (+0,7% sur un an).

Au premier semestre, son bénéfice net a reculé de 2,1% à 276,5 milliards de yens (2 milliards d'euros au cours actuel), pour un bénéfice opérationnel de 281,8 milliards de yens, en baisse de 17%, malgré des ventes en hausse de 6,2% à 5.652,5 milliards de yens (42,83 milliards d'euros au cours actuel).

Ses ventes unitaires mondiales ont progressé de 4,6% avec 2,73 millions de véhicules vendus au premier semestre, grâce à une forte progression au Japon (+34,1%) et dans une moindre mesure en Chine (+6,7%) ainsi qu'en Europe (+3,6%), tandis qu'elles ont légèrement reculé aux États-Unis (-0,4%), selon un communiqué.

 

'Nous ferons de notre mieux'

Le second semestre de Nissan s'annonce difficile tout particulièrement au Japon, où le groupe a dû rappeler en septembre plus d'un million de véhicules neufs fabriqués et commercialisés dans le pays depuis 2014, après avoir constaté de mauvaises pratiques dans leur inspection finale.

Cette tâche était menée depuis des années par du personnel non habilité à inspecter les véhicules destinés au marché japonais, mais autorisé à le faire pour les véhicules destinés à l'exportation.

Nissan a aussi dû suspendre en octobre sa production pour le marché japonais dans toutes ses usines du pays.

Après plus de deux semaines d'interruption, la production a désormais repris sur tous les sites, a annoncé mercredi le PDG du groupe, Hiroto Saikawa, lors d'une conférence de presse au siège de l'entreprise à Yokohama, près de Tokyo.

En guise d'introduction à cette réunion, M. Saikawa s'est profondément incliné et a présenté ses "excuses" aux clients, partenaires et concessionnaires de Nissan pour cette affaire, qui a selon lui "sapé la confiance" dans la marque.

"Nous ferons de notre mieux pour regagner la confiance de tout le monde", a-t-il promis.

En octobre, les ventes unitaires de Nissan au Japon (hors mini-voitures) ont chuté de 55,2%, à 10.134 unités. Elles devraient aussi souffrir de cette affaire en novembre, a prévenu M. Saikawa, tablant sur une "reprise" à compter de décembre.

 

Objectifs 2022

Le groupe a aussi livré des objectifs de moyen terme à horizon 2022, dont la présentation avait été repoussée le mois dernier en raison du scandale des certifications au Japon et qui ont été relégués au second plan mercredi.

Nissan vise à cet horizon des ventes annuelles à 16.500 milliards de yens, contre 12.800 milliards de yens sur son dernier exercice complet en tenant compte de la consolidation proportionnelle dans ses comptes de ses parts dans sa coentreprise avec le chinois Dong Feng.

Le groupe compte également parvenir à dégager une marge opérationnelle de 8% à cette échéance, alors que cet indicateur de rentabilité s'est replié à 5% sur le semestre écoulé, contre 6,2% un an plus tôt.

L'action Nissan a perdu jusqu'à 2,3% mercredi à la Bourse de Tokyo immédiatement après la publication de ses résultats et l'abaissement de son objectif de bénéfice opérationnel, avant de se ressaisir et de finir la séance sur un gain de 0,67%, à 1.118,5 yens, dans un marché en baisse de 0,1%.

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