Nissan: le Conseil d'administration soutient la position de Renault face à l'Etat français

Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a indiqué jeudi soir, au terme d'un conseil d'administration convoqué par son PDG Carlos Ghosn, soutenir la position de son partenaire Renault sur la question des droits de vote double, face à l'Etat français.

"Le Conseil a examiné en détail les événements de ces dernières semaines et a décidé à l'unanimité de soutenir les décisions prises par le Conseil d'administration de Renault lors de sa réunion du 16 avril", a déclaré la firme de Yokohama (banlieue de Tokyo) dans un bref communiqué.

Renault avait alors réitéré son opposition à la décision de l'Etat de lui imposer la "loi Florange", un dispositif visant les spéculateurs et qui garantit des droits de vote doubles aux détenteurs d'actions depuis plus de deux ans.

Une résolution hostile à cette mesure sera présentée à l'assemblée générale du 30 avril 2015.

C'est pour mieux la contrer que le gouvernement a décidé de monter au capital du groupe au Losange. Il a acquis 4,73% supplémentaires, portant sa part à 19,74% et ses droits de vote exerçables à 23,2%, un niveau susceptible de lui apporter une minorité de blocage.

Cet acte d'autorité n'a visiblement pas plu à Carlos Ghosn, désireux de maintenir l'équilibre entre les deux principaux actionnaires de Renault, l'Etat français et Nissan qui en détient 15% mais ne vote pas à l'AG en vertu de dispositions réglementaires (car Renault contrôle 44% du capital du constructeur nippon).

Tout comme Renault il y a tout juste une semaine, Nissan s'est cependant abstenu de faire part d'une éventuelle riposte concrète, telle qu'une stratégie de réactivation des droits de vote du groupe japonais chez son allié, via une baisse de la participation de Renault à son capital sous la barre des 40% (par le biais d'une cession d'actions ou d'une augmentation de capital).

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