Nissan confirme le Qashqai à Sunderland malgré le Brexit

Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a annoncé jeudi qu'il allait produire le nouveau modèle de son petit 4X4 Qashqai à Sunderland dans le nord-est de l'Angleterre, affirmant avoir reçu des garanties suffisantes du gouvernement après le vote pour le Brexit.

"Je suis ravi d'annoncer que Nissan va continuer d'investir à Sunderland", a expliqué son PDG, Carlos Ghosn, dans un communiqué, ajoutant qu'un autre modèle de crossover, le X-Trail, serait également ajouté aux chaînes d'assemblage.

"Je salue l'engagement de la Première ministre britannique Theresa May pour l'industrie automobile au Royaume-Uni", a ajouté M. Ghosn qui estime avoir reçu des assurances suffisantes du gouvernement sur la compétitivité du site malgré le Brexit à venir.

Quelque 7.000 ouvriers, techniciens et ingénieurs assemblent à Sunderland un demi-million de véhicules par an, dont plus de la moitié sont exportés vers le reste de l'Union européenne. L'usine soutient en outre quelque 28.000 emplois chez les fournisseurs du secteur au Royaume-Uni.

Mais la perspective de voir ces voitures taxées par les douanes dans quelques années, lorsque le Brexit sera effectif, avait mis un doute sur l'avenir de cette usine géante ouverte il y a 30 ans.

Fin septembre, M. Ghosn avait demandé aux autorités britanniques des "compensations" face à d'éventuelles nouvelles barrières douanières. Il avait rencontré à la mi-octobre Theresa May qui l'avait rassuré, le PDG disant depuis aborder "de manière plus détendue" l'avenir de l'usine.

"C'est une nouvelle fantastique", s'est réjouie de son côté la Première ministre conservatrice.

"C'est une reconnaissance du fait que le gouvernement s'est engagé à créer les conditions pour que l'industrie automobile continue de croître - maintenant et à l'avenir. Ce vote de confiance montre que le Royaume-Uni est ouvert aux affaires et que nous restons une nation tournée vers le large", a-t-elle ajouté.

La décision de Nissan d'investir davantage dans son usine de Sunderland constitue en outre un immense soulagement pour cette ville qui a voté massivement en faveur du Brexit.

"Formidable nouvelle. C'est un énorme vote de confiance en Sunderland en tant que centre d'excellence pour la construction automobile", s'est réjoui le chef du conseil municipal, Paul Watson.

Bordée par la mer du Nord, cette agglomération de 275.000 habitants a été sauvée de la désindustrialisation par l'arrivée du constructeur japonais dans les années 1980 au moment où les chantiers navals et les mines de charbon fermaient.

"A l'époque où les chantiers navals ont fermé, les collègues qualifiés ont été embauchés par Nissan pour fabriquer des voitures", se rappelle William, un retraité des chantiers croisé dans le centre-ville.

Outre l'actuel Qashqai, un autre petit 4X4, le Juke, ainsi que la citadine Note, l'électrique Leaf et deux modèles de la marque de luxe Infinity sont assemblés à Sunderland. Il s'agit de la plus grande usine automobile jamais édifiée au Royaume-Uni, d'où sortent près d'un tiers des véhicules assemblés dans l'ensemble de ce pays.

Depuis la pose de la première pierre, le groupe japonais a investi plus de 3,7 milliards de livres dans son usine, sa principale en Europe, d'où neuf millions de voitures sont sorties en 30 ans.

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