Nissan: 2 sociétés de conseil recommandent de changer de patron

L'influente société de conseil aux actionnaires Glass Lewis a appelé à voter contre le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, lors de l'assemblée générale du 25 juin, selon un rapport consulté mercredi par l'AFP.

Un autre représentant d'investisseurs, Institutional Shareholder Services (ISS), a envoyé un document dans le même sens à ses clients, a rapporté le quotidien économique Nikkei.

"Malgré les initiatives prises" par Nissan pour renforcer la gouvernance, "nous sommes troublés par le fait que M. Saikawa va continuer à siéger au conseil d'administration et rester à la direction de la compagnie", souligne Glass Lewis.

Administrateur depuis 14 ans, il était présent quand Carlos Ghosn, ancien PDG du groupe, a commis des malversations financières présumées, rappelle la société de conseil.

"Par conséquent", poursuit-elle, "nous ne pouvons soutenir en toute confiance la nomination de M. Saikawa qui aurait dû prendre davantage de mesures pour exercer son rôle de supervision".

Le renouvellement du patron du constructeur japonais doit être entériné par au moins la moitié des actionnaires. Or les consignes de ces deux compagnies pèsent lourd dans les votes en assemblée générale.

Hiroto Saikawa, aux manettes depuis 2017 et ancien fidèle de M. Ghosn qui a retourné sa veste, veut rester à son poste pour préparer la succession, mais de nombreuses voix s'élèvent pour demander son départ rapidement et démarrer sur de nouvelles bases après l'affaire Ghosn.

Renault, premier actionnaire de Nissan avec 43,4% de participation, a initialement assuré son partenaire de son soutien. Fin mai, le président d'administration du groupe français, Jean-Dominique Senard, avait indiqué qu'il "ne s'opposerait" à la nomination d'aucun des membres du nouveau conseil d'administration, dont celle de M. Saikawa.

Mais depuis, la situation s'est envenimée entre les deux alliés et, M. Senard, revenant sur ses engagements, a envoyé à M. Saikawa une lettre l'informant de son intention de ne pas voter la réforme de la gouvernance du groupe japonais, prévoyant la création de trois comités (nominations, audit et rémunérations).

Il demande qu'un ou deux représentants de Renault soient nommés dans chacune des commissions, alors que Nissan voulait y placer des administrateurs indépendants.

A Paris, on se dit cependant certain qu'une solution sera trouvée et que cette résolution pourra finalement être votée lors de l'AG, qui s'annonce dans tous les cas agitée.

Renault tient de son côté son assemblée générale ce mercredi.

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