Net recul du nombre de morts sur les routes en octobre (-13,8%)

Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a fortement baissé en octobre, après un rebond le mois dernier qui n'avait toutefois pas entamé la tendance à la baisse, dont il est trop tôt pour dire si elle est due à la limitation de vitesse à 80 km/h sur certaines routes.

Au total, 275 personnes sont mortes sur les routes de métropole le mois dernier, contre 319 au cours du même mois en 2017, ce qui représente une baisse de 13,8%.

Cette baisse, indique la Sécurité routière, concerne "tout particulièrement" les automobilistes et dans une moindre mesure les motocyclistes. Mais "la mortalité des piétons est la plus élevée pour un mois d'octobre depuis dix ans avec plus de 60 piétons tués", note-t-elle, sans en détailler les circonstances.

Et, pour octobre 2018, la Sécurité routière relève une augmentation des accidents corporels (+5,5%) et des blessés (+6,6%).

En outremer, 20 personnes ont été tuées sur les routes, soit 4 de plus qu'en octobre 2017.

Après une chute en juillet (-5,5%) puis en août (-15,5%), la mortalité sur les routes de métropole avait augmenté en septembre (+8,8%, par rapport à septembre 2017).

Malgré ce rebond en septembre, la tendance générale est à la baisse de la mortalité sur les routes: entre novembre 2017 et octobre 2018, le nombre de tués est en recul de 6,5%. Et sur les dix premiers mois de l'année, la Sécurité routière a recensé 195 morts de moins que sur la même période l'an dernier (2.689 contre 2.884).

 

Géolocalisation des accidents 

Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, s'est félicité auprès de l'AFP de la baisse du mois d'octobre. Mais il estime qu'il est encore trop tôt pour lier la baisse globale de la mortalité sur les routes à l'entrée en vigueur le 1er juillet de la nouvelle limitation de la vitesse à 80 km/h sur 400.000 km de routes secondaires.

"On pourra le dire avec certitude au début de l'année prochaine", a-t-il dit, grâce notamment à la géolocalisation des accidents qui permet de voir la limitation de vitesse sur les routes où ils se produisent.

Malgré la vive opposition d'élus et d'associations d'automobilistes et de motards, le gouvernement avait abaissé la vitesse pour tenter d'enrayer la mortalité routière, repartie à la hausse entre 2014 et 2016. Selon l'exécutif, cette mesure pourrait sauver jusqu'à 400 vies par an.

"L'objectif, ça n'est pas d'emmerder le monde. L'objectif, c'est de faire en sorte qu'il y ait moins de morts et moins de blessés graves", avait martelé fin juin le Premier ministre Édouard Philippe.

Pour le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes Pierre Chasseray, farouche opposant au 80 km/h, la baisse du mois d'octobre est due à "la hausse du prix des carburants qui se traduit automatiquement par une baisse drastique de la mortalité, puisqu'il y a moins de déplacements et les gens adoptent l'écoconduite", qui consiste, entre autres, à éviter les accélérations brutales et à maintenir une vitesse stable.

La hausse du prix des carburants est le grief principal des collectifs citoyens des "gilets jaunes" qui appellent à une journée de blocage des routes et des points stratégiques samedi dans toute la France. Les taxes sur le gazole doivent augmenter de 6,5 centimes d'euro par litre et celles sur l'essence de 2,9 centimes au 1er janvier 2019.

Face à la grogne, le Premier ministre Édouard Philippe reste ferme. Mercredi, il a annoncé une augmentation des aides aux plus modestes pour changer de véhicule et payer les factures d'énergie.

© 2018AFP